Pour Yves-Marie Guillaud , président de la FFP – Fédération Française de Parachutisme, la communication mise en place autour de ce bel évènement était pleinement destinée à mettre en valeur les bénévoles et les anonymes, celles et ceux dont on ne parle jamais et qu’on ne voit jamais dans les communications officielles. À Nancy, ce sont 70 bénévoles qui œuvrent dans l’ombre, dont certaines et certains ont été interviewés durant ces journées. Le but, à travers elles et eux, est de rendre hommage aux bénévoles qui œuvrent partout dans le parachutisme et de leur donner de la visibilité.

[Nancy is boogie vu par Alizée GUYOT]

Infirmière aux urgences à la Polyclinique de Gentilly à Nancy, Alizée Guyot (allez, on ose 🙂 que tout le monde ici appelle Zézette), à 31 ans, cumule 300 sauts en Vol Relatif et un peu de Wingsuit (petit clin d’oeil à @Maxdiebolt : une future compétitrice :):)) depuis 2018. Qu’est ce qui l’a amenée au parachutisme ? Une brusque envie, sans passer par la case tandem, après une discussion avec un collègue de travail, para de son côté, alors qu’elle croyait qu’il n’y avait que les militaires qui pouvaient sauter. Une vraie culture à refaire…..ce qui est le cas aujourd’hui 🙂

Alizée avait déjà toute une foultitude de passions qu’il s’agisse de sport, de moto, de piano, de peinture tout autant que son métier d’infirmière, mais le parachutisme a pris rapidement le dessus. Avec un vrai cri du coeur de sa part : “Rien ne me ferait arrêter maintenant”. En même temps que sa PAC, elle a commencé à être bénévole sur l’Ecole de Nancy Lorraine. “Je me suis fait de suite des vrais amis. Quand j’arrive, c’est distribution de bisous et c’est parti pour une formidable journée. Ca va toujours quand j’arrive à l’EFP”. Alizée vient de devenir Initiateur B2 pour pouvoir transmettre encore plus sa passion. Et puis, vraie grande fierté, avec son équipe, en Vol Relatif à N2, de remporter la médaille d’or aux récents championnats de France en Vol Relatif  2022, à Dijon. 

“On est une vraie bande de potes et on est trop fiers de passer en N1. C’était pourtant pas facile de passer de notre Pilatus au Caravan de Dijon. Nous étions arrivés 4 jours avant pour nous entraîner et nous habituer à cette vitesse de largage”. Sur le boogie, comme sur tous les évènements organisés par l’Ecole Française de Parachutisme Nancy Lorraine, Zézette est infirmière en chef. Pourtant, elle est toujours dispo pour aider tout le monde…. preuve qu’il y a ici une telle sécurité qu’elle est très peu sollicitée. “Mais je suis capable de faire une perfusion, de poser des points de suture,… Avec tout le matériel que j’ai, je peux soigner un régiment” ; sac à dos à l’appui pour en attester ! Alors, sous le regard vigilant d’Olivier Métrot qui anticipe toute prise de risque inadaptée, Alizée aide partout ; il n’y a pas de blessés.

[Nancy is boogie vu par Nicolas VINCHELIN] 

Pour ce boogie, l’objectif était fixé à 4000 sauts sur 4 jours…. pour le plus grand bonheur des participants ! Nicolas Vinchelin est l’un d’entre eux. Cet ancien parapentiste s’est laissé tenter par le bruit des avions qui passaient régulièrement au-dessus de chez lui. “Je me suis lancé dans le para avec la volonté d’aller vers la wingsuit”. L’appel du saut s’est concrétisé par l’obtention d’une PAC, en 2018. Désormais, avec 130 sauts à son actif, réalisés à l’EFP Nancy Lorraine, il se décrit comme “un piou piou du parachutisme” 🙂 L’an dernier, Nicolas a pu initier sa famille et faire voler ses proches : une fierté ! 

Artisan paysagiste de profession, il manque de temps pour pratiquer au quotidien. Il compte bien profiter de ce #Nancyisboogie pour enchaîner les sauts. “ J’ai toujours aimé ce qui touche à la hauteur, à l’altitude, par la pratique du parapente, puis par mon métier, et enfin en loisirs avec le pilotage de drone. J’habite à 10 km de la dropzone, je connais donc très bien les environs. Les voir depuis les airs est toujours un moment d’émotions pour moi !” exprime-t-il.

Avec son groupe, il pratique le track, une spécialité du freefly pour laquelle le placement horizontal est fort et demande beaucoup d’espace. Les participants ont des niveaux très différents et des objectifs variés. Leur coach les encadre et les accompagne dans leur progression. 

Nicolas est impliqué, tout au long de l’année, au sein de l’école de parachutisme : “je suis en recherche constante d’un compromis entre bénévolat et pratique !” 

[Nancy is boogie vu par Nicole Mathieu] 

Nicole Mathieu est vice-présidente de l’EFP Nancy-Lorraine depuis 2011 et trésorière du Comité départemental de Parachutisme. Passionnée, elle se lance dans le para avec la formation Ouverture Automatique par le biais de l’UCPA. “C’est une grande fierté d’avoir participé à la progression de l’école. En 2017, nous avons fêté les 100 ans de l’aérodrome. Nous avons réuni 5000 personnes !! C’était un moment de joie et un évènement très réussi. Depuis, nous sommes dans une nouvelle dynamique de cohésion” exprime-t-elle. Un élan fédérateur est né de cet épisode, et fait désormais partie de leur ADN.  

Chaque année, à l’occasion du boogie, l’école invite des coachs de renommée et se prépare à accueillir des centaines de participants. “Le Nancy is Boogie a gagné en ampleur. Pour cette 3ème édition, nous avons même eu une tentative de record à 100 à 3 figures. C’est une très belle évolution !”

Après 1 an de coordination des inscriptions et des préparatifs, le boogie est lancé ! Nicole, elle, est en charge de l’avionnage. Son rôle est central. “Je joue le rôle d’un chef d’orchestre. Chacun veut voler et profiter. De mon côté, je dois m’assurer qu’il n’y ait pas de doublons et que les avions s’enchaînent. Il faut jongler entre les groupes et les coachs.” explique-t-elle. Le Vol Relatif et le Freestyle ont des contraintes différentes, qu’il faut bien sûr anticiper. C’est Nicole qui appelle les groupes au micro et leur indique d’aller se préparer à temps pour monter dans l’avion. La bonne organisation garantit un maximum de sauts de qualité réalisés en toute sécurité : c’est donc primordial.  “Pour que les participants prennent du plaisir, il faut que l’organisation soit fluide. Nous sommes vendredi et déjà plus de 2700 sauts ont été réalisés. Nous sommes bien partis pour atteindre l’objectif fixé à 4000 sauts, pour la première fois ! ”  

Nicole livre un  message d’encouragement pour tous ceux qui n’ont pas encore essayé le parachutisme. “Notre sport est complet, avec de nombreuses disciplines. Peu de personnes le pratiquent finalement, mais cela favorise les échanges. Nous sommes une famille unie ! Ici, à l’EFP Nancy Lorraine, nous sommes très attentifs à nos élèves. Cela explique certainement pourquoi le niveau augmente aussi rapidement. Nous avons une équipe VR qui a atteint la première place le week-end dernier en N2, lors du Championnat de France, à Dijon” exprime Nicole avec bonheur.

[Nancy is boogie vu par Nicolas Tombari]

Né sur les aérodromes 🙂 avec un père parachutiste, Nicolas, licencié à SPA en Belgique cumule 7000 sauts à 35 ans. Après des débuts en 2004, à 15 ans, il est aujourd’hui moniteur à la soufflerie de Charleroi. Nicolas, jusqu’en 2016, a fait de la compétition, soit nationale, en Belgique où il a terminé 2 fois sur le podium, soit internationale, à Chicago, par exemple, en VFS. Il donne aussi des cours sous voile. 

Quand l’EFP Nancy Lorraine lui a demandé de venir faire une animation Freefly durant ce Nancy is boogie 2022, il a posé des jours de congés sans hésitation ! Depuis la première journée, le 1er septembre, il alterne entre 2 groupes en back to back pour faire tourner un maximum d’avions et de participants….et ce fut le cas avec 12 sauts jeudi et 7 sauts vendredi avant le stand by météo. 

“Nous avons défini des groupes de niveaux (en fonction des brevets français) pour que tout le monde progresse en prenant du plaisir. Sur les premiers avionnages, c’était des sauts simples, pour vérifier le niveau. J’ai ajouté ensuite des éléments de difficulté en faisant ensuite un debrief le soir. En une journée, il y avait déjà une belle évolution !! Ceux qui avaient envie d’apprendre ont vu une vraie amélioration de leur technique”. 

Que vient-on chercher de différent dans un boogie ? “Pour ma part, je suis venu pour partager mon expérience, prendre et donner du plaisir, élargir mon horizon. L’organisation, par exemple, est optimale ici. Il y a plein d’idées que je vais garder en tête, si j’étais sollicité ailleurs, et que je n’hésiterais pas à valoriser”.  Il apprécie énormément “la bonne mentalité qui règne à l’EFP Nancy Lorraine qui est une école qui se bouge pour promouvoir le parachutisme, en s’appuyant sur de nombreux bénévoles qui ont vraiment envie de s’investir”. Photo (C)Benoît Alziary

[Nancy is boogie vu par Céline JUNG] 

Depuis toujours ou presque, Céline a toujours eu envie de faire du parachutisme. Elle pensait que ce sport n’était accessible qu’aux militaires, un préjugé longtemps répandu, à tort ! “J’avais même pensé me lancer dans une formation militaire seulement pour pouvoir en faire ! Puis, j’ai réalisé que vraiment, je ne voulais pas être militaire !”. Au cours de ses études en école d’ingénieur, elle pratique l’escalade. En parcourant un catalogue UCPA, elle découvre un stage para à Bouloc. C’est la révélation ! 

Dès les premiers sauts, elle est confortée dans l’idée de poursuivre. “Et pourtant j’avais peur, mais c’était justement une motivation supplémentaire. J’ai d’ailleurs crié à chaque sortie d’avion jusqu’à mon trentième saut !” évoque-t-elle avec humour. Transcendée par l’expérience de la chute libre et le goût de l’adrénaline, à la fin du stage, elle demande à son moniteur comment poursuivre. “J’habitais au Havre à l’époque, et je pensais que les dropzones n’étaient pas si nombreuses. Il m’a parlé d’Olivier Métrot, qu’il connaissait bien. J’avais un pied à terre en Lorraine ; il m’a donc tout naturellement conseillé l’EFP Nancy Lorraine. Et c’est comme ça que je suis arrivée ici !” explique Céline.

Désormais, Céline a 46 ans, et plus de 2500 sauts à son actif. Elle est devenue maman de 3 enfants et exerce en tant que cadre au sein de la SNCF. Elle pratique le freefly, pour lequel elle retrouve liberté et variété dans les figures. une discipline exigeante, qui demande aussi un investissement personnel important. “Cela nécessite une certaine régularité dans les sauts, et donc consacrer plus de temps à la pratique. Il faut trouver son équilibre de vie entre le professionnel, le personnel et le sport. Je choisis de placer le para comme priorité, c’est un choix de vie.” 

Céline est passée en temps partiel pour adapter son rythme. Elle trouve ainsi son équilibre entre ses enfants, le para et son métier prenant. Et cela lui permet de se déplacer, 1 à 2 semaines par an, sur des évènements para. L’objectif ? “Etre avec d’autres participants, d’un niveau équivalent au mien, ou même plus, et partager l’envie de réaliser de beaux sauts techniques. Aujourd’hui, nous avons sauté à 24, c’est déjà un challenge intéressant”.

Fidèle à l’EFP, et en habitant à 10 min à peine pour ne rien gâcher :), elle n’aurait pas manqué le Boogie ! “Après plusieurs éditions, elle retrouve un réel plaisir à participer cette année encore. “J’ai connu l’évolution et c’est d’autant plus impressionnant. Avant je venais à 8h30 et on ne pouvait pas sauter de suite… Maintenant nous sommes tous sur le pied de guerre à 7h45 ! C’est une belle consécration pour les efforts menés par l’organisation et les bénévoles. La mayonnaise a très bien pris, cela nous permet de nous faire davantage plaisir !”

[Nancy is boogie vu par Alexandre HARLE]

Professeur d’université en cancérologie et oncologie à la faculté de pharmacie de Nancy et Biologiste à l’hôpital, Alexandre Harlé est un adepte du Freefly. Licencié depuis juillet 2017 à l’Ecole de parachutisme Nancy-Lorraine, il cumule 500 sauts à 42 ans. Il était attiré depuis très longtemps par le parachutisme, bien avant, même, qu’il échange avec un de ses amis qui, pour sa part, avait arrêté.

Quelles ont été ses principales découvertes ? Des sensations nouvelles, l’ambiance familiale qui règne à l’EFP, le plaisir qu’il y retrouve à chaque fois. Il a aussi pratiqué sur d’autres DZ, que ce soit sur le site magnifique d’Europhenix, à Royan, où il a réalisé quelques sauts durant 3 jours, ou au Brésil. En octobre, il sera présent au boogie de Propiano. Mais Nancy est le plus prégnant dans son coeur. Il vient donc tous les week-ends d’ouverture et essaie de faire partager sa passion en incitant son entourage à venir faire un tandem “pour leur faire dépasser leurs a priori”.

Bénévole durant la tentative de record à 100 sur 3 figures, il est un participant enthousiaste sur le boogie….bien que tenant le bar le soir 🍺🍻

Ce qu’il aime le plus dans les sauts est lié à des sensations de vitesse, de liberté, même si “c’est un sport très exigeant, demandant beaucoup de contrôle de soi, de concentration, de dépassement constant”. Mais il analyse avec recul que “le parachutisme est devenu une partie intégrante de ma façon de vivre”. Cerise sur le gâteau, il profite de cette interview pour “remercier l’école, les bénévoles et tous ceux qui vont vivre cette belle école toute l’année”. Preuve, s’il le fallait, qu’ @yvesmarieguillaud , président de la FFP, avait raison de vouloir faire s’exprimer les pratiquants durant un boogie 😉

[Nancy is boogie 2022]

Qu’est ce qu’un boogie et en quoi se différencie-t-il d’une grosse séance de sauts avec un avion de grande capacité ou des sauts encadrés. Yves-Marie Guillaud, président de la FFP, répondait à cette question il y a quelques années, dans le ParaMag n°289 de juin 2011, rubrique “Déjà 20 ans”. Il y évoquait, entre autres, qu’un boogie suppose la réunion d’éléments dont la liste n’est pas limitative. Éléments matériels : avion(s) de grande capacité (+ de 20 places), animateurs, coachs, sauts de qualité, exposants… Éléments immatériels : musique, soirées, free-beer le soir en liberté surveillée pour garantir la sécurité, fun… S’y agglomère tout ce que les participants y apportent. Le tout doit être avant tout festif car c’est l’esprit qui fait le boogie, et le différencie de la grosse séance de sauts. Il y a tout cela, à Nancy : des avions, de supers animateurs, une progression dans les sauts, des exposants, des bénévoles partout, partout, partout, des belles soirées en terrasse (mais, si, même à Azelot on peut boire une bière le soir dehors sans doudoune :):)) et une ambiance internationale que l’on sent pleine de joie et de bonheur de partager.

You are welcome !!!

Alors, 2023 sera encore plus grand @efpnancylorraine ???

Derrière la réussite du boogie, il y a plus de 50 bénévoles, mobilisés sur la semaine pour coordonner toutes les actions relatives aux vols, à la sécurité et à la logistique générale. Merci et bravo à eux pour l’engagement et leur enthousiasme ! 👏
Voici à quoi ressemble l’avitaillement d’un Skyvan :