Samedi toute la journée, sur l’aérodrome de Gap-Tallard, les meilleures parachutistes françaises étaient réunies autour de l’animatrice Nathalie Vincent pour évoquer le “plan de féminisation” mis en place par la Fédération française de parachutisme (FFP).
Les membres de la Fédération, notamment la présidente Marie-Claude Feydeau, en ont profité pour lancer officiellement l’opération “Une femme/une licence”, au cours de laquelle une licence sera offerte aux 50 premières débutantes cette année.
« Une énergie incroyable et de belles valeurs »
La journée débutait dans la salle de réunion du Pôle France, une structure labellisée FFP, qui accueille et soutient les membres des équipes de France de parachutisme.
Nathalie Vincent présentait « ces femmes exceptionnelles qui véhiculent une énergie incroyable et de belles valeurs ». Parmi elles, Stéphanie Texier et Deborah Ferrand, membres également des équipes de France militaires, basées à Tallard pendant de nombreuses années.
Stéphanie cumule des titres en vol relatif et dans les disciplines individuelles, tout comme Deborah, qui est actuellement recordwoman du monde en précision d’atterrissage, une discipline où les femmes ont toujours rivalisé avec les hommes.
Les disciplines individuelles comme la précision d’atterrissage et la voltige sont les plus anciennes du parachutisme et ont, depuis les débuts, intégré des classements séparés pour les hommes et les femmes. Mais dans des disciplines comme le vol relatif et le voile-contact, les choses n’ont pas été aussi simples et il a fallu attendre 2003 pour que la fédération sélectionne une équipe féminine en vol relatif à 4.
Les Françaises, les meilleures mondiales
Et depuis 2009, les Françaises sont les meilleures mondiales ! En voile-contact, comme le déclare le directeur technique national Jean-Michel Poulet, « les femmes peuvent rivaliser avec les hommes ».
Pourtant, quand il décide de les intégrer dans le collectif France, on le dit “complaisant”, car, précise-t-il « le voile-contact est très physique, mais nous avons adapté l’entraînement pour les femmes. Elles ont besoin de comprendre, contrairement aux hommes, qui suivent simplement les directives ».
Résultat, en 2014 : deux petites blondes, Cindy et Charline, dominent les championnats du monde. Au grand dam des autres nations qui avaient commencé par siffler au début de la retransmission de leur performance, avant de comprendre qu’ils avaient à faire à de sérieuses adversaires !
Après une matinée à entendre ces témoignages, Nathalie Vincent ne pouvait que conclure en affirmant que « ces femmes ont une passion qui transcende tous les obstacles ».
L’après-midi s’est poursuivie sur le CERPS de Tallard avec une mise en pratique : des sauts de démonstration des équipes de France et un saut en tandem pour Nathalie Simon et Marion Flament, jeune étudiante gapençaise.
À l’arrivée, sourires radieux et déclaration forte en émotion de Nathalie : « Pour toutes les femmes qui n’osent pas, tentez un saut en para et plus rien ne vous fera peur ! ».