26 Jul 2023 - WhoIsWho

Who’s Who : Raphaël Plantin, de grands pas pour la FFP, en toute discrétion

Raphaël débute le parachutisme à l’âge de 20 ans, alors qu’il est à l’armée. À l’époque, c’est une activité sportive parallèle qui ne prend que peu de place dans sa vie. Cependant, il s’éprend progressivement de ce passe-temps. Et ce, malgré des débuts difficiles ! « J’avais une appréhension profonde, d’autant que je devais sauter avec un parachute hémisphérique. J’ai donc décidé d’aller en faire dans le civil pour prendre de l’aisance » confie-t-il. En ne plaisantant qu’à moitié, il ajoute que « c’était presque une thérapie à la base, pour affronter mes peurs. » Une thérapie qui demande de mobiliser un courage impressionnant. À la suite de quelques sauts, il se prend au jeu : « Une fois que j’ai réussi à aborder la chute avec sérénité, j’ai eu une autre vision du parachutisme. C’est devenu une activité épanouissante. »

En 2011, il passe le Brevet d’État d’Éducateur Sportif 1er degré (BEES1). Comme son nom l’indique, ce diplôme destine ses détenteurs à la professionnalisation. Grâce à son obtention, ces derniers sont jugés aptes à enseigner, animer et encadrer le parachutisme et l’entraînement de ses pratiquants. Raphaël fait très peu de compétition ; il aime se définir comme un « pur produit de l’enseignement » car c’est la direction qu’il a prise très tôt. Il quitte l’institution militaire, en 2016, pour se reconvertir. Il décroche aussitôt le poste de Directeur Technique (DT) de l’École Française de Parachutisme de Saumur, qu’il occupe encore actuellement.

Pour Raphaël, le parachutisme est une véritable histoire de famille. Il a littéralement rencontré sa femme sur le terrain… Anouk Plantin, est une sportive expérimentée. Pratiquant le vol relatif, elle compte un peu plus de mille sauts à son actif. Qui plus est, elle se trouve être la fille de Marie-Claude Feydeau, ancienne présidente de la FFP ! « La question qui se pose maintenant c’est : est-ce que ma fille de dix ans fera du parachutisme ? » s’amuse-t-il. Étant donné qu’elle a déjà volé en soufflerie, il est fort probable qu’elle veuille prendre de la hauteur 🙂 !

Depuis l’ancienne mandature, soit quelques années, Raphaël est animateur du groupe de travail « Technique et Direction Technique ». Son rôle ? Faire ressortir des tendances et des sujets porteurs de sens pour la FFP. Cette année, le groupe se concentre sur la fidélisation. Raphaël et ses collaborateurs se sont rendu compte d’une forte dissonance entre le nombre de pratiquants formés grâce à la PAC (Progression Accompagnée en Chute) et le nombre de licenciés à la suite de cette formation. Ce postulat entraine de nombreux questionnements : en quoi la démarche n’est-elle pas convaincante ? Est-ce un problème de technique, de pédagogie, d’accompagnement… ? Le président et les élus fédéraux en place souhaitent répondre à cette problématique et œuvrer avec le groupe de travail en mettant en place un nouveau programme d’apprentissage. « Je pense qu’il y a une prise de conscience que l’on s’est enferré dans une pratique uniquement liée à la dimension mercantile, c’est-à-dire faire du tandem et de la PAC. J’ai bon espoir que notre programme ait un impact positif sur les clubs ; qu’il réalimente un peu le vivier du haut-niveau et des pratiquants fidèles » affirme-t-il.  

L’expérimentation a commencé cette année via la participation de deux clubs qui ont obtenu une dérogation fédérale. Au Paraclub de Nancy (54), l’essai est encadré par Olivier Metrot (Directeur technique) et à Skydive Pujaut (30), son homologue, Théo Verry, en est responsable. Un bilan sera fait à mi-année puis à la fin de l’expérimentation pour faire remonter à la Direction Technique Nationale (DTN) chaque point d’intérêt. « Ce compte rendu fera certainement émerger de nouvelles idées, de voir s’il y a besoin de réagencer les brevets ou de réarticuler certains éléments » explique Raphaël Plantin. Si l’expérience est concluante, l’étape suivante sera une modélisation applicable à toutes les écoles. Raphaël reconnait ne pas être à l’origine de cette idée. « C’est Rémi Temmar, un jeune stagiaire BPJEPS que j’ai encadré, qui souhaitait commencer cette réflexion dans le cadre du projet d’animation exigé pour valider sa formation. Il l’a appelée la méthode boost ! » précise-t-il en souriant.

Le DT saumurois veut aussi insuffler des changements qui vont au-delà du seul sujet de la PAC. Il souhaite entre autres renforcer la sécurité des sportifs, préoccupation inhérente au parachutisme. Pour ce faire, il travaille à la mise en œuvre de relevés d’incidents afin d’affiner le concept des REX et de fiches d’information rapide. L’objectif de ces outils ? Aider les centres à formaliser une première analyse au niveau local, avant que cela remonte vers la DTN. Ce processus mettra en relief des problématiques clés et communes. Il prône également une adaptation du matériel aux besoins de chaque structure.

Enfin, Raphaël Plantin est sensible à la question écologique ; raison pour laquelle il est activement impliqué au sein du groupe dédié à améliorer l’impact environnemental de la FFP. Très satisfait de sa mise en place, il pense qu’il a été initié au bon moment : « C’était une thématique sur laquelle on ne communiquait pas assez bien. Isabelle Deschamps et Isabelle Dreysse, qui ont pris la gestion de ce groupe, sont extrêmement compétentes ». Il ajoute avec lucidité : « L’avion électrique n’est pas pour aujourd’hui ! ». Mais même si, selon lui, il ne faut pas tomber dans l’utopisme, d’autres mesures sont possibles.

Très engagé pour la discipline, professionnellement comme à titre privé, il explique ses motivations : « C’est un désir de faire évoluer les choses. Je trouve qu’il manquait un intermédiaire entre le terrain et la DTN ». Raphaël se donne les moyens de pallier lui-même les manques ! Afin de s’investir au maximum, il a récemment passé un Diplôme d’État Supérieur de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport (DESJEPS). Sensibiliser les adhérents est essentiel ; Raphaël l’a compris depuis longtemps. C’est donc avec conviction et enthousiasme qu’il continuera à développer le pendant pédagogique de la Fédération, son préféré.

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