l y a quelques jours, l’Handi’boogies 2022, journée découverte du parachutisme pour les personnes en situation de handicap moteur, organisée par l’association Handi’Skydrive, a permis à 16 tandems, de se lancer pour une chute libre.
Sous la houlette de Maxime Granier, double champion du Handifly international Challenge (Moscou et Evora) et double champion de France, créateur en 2018 de l’association Handi’ skydive, cette journée a convoqué l’adrénaline assurée, pour une balade offrant une vue sublime du paysage local. “Handi’skydive” a été créée par Maxime Granier Maxime Granier. Atteint d’une infirmité motrice cérébrale (IMC) qui touche ses quatre membres, cet étudiant de la faculté de sports de Nancy a fondé son association, destinée aux personnes en situation de handicap afin d’accéder à leur rêve : le saut en parachute. Si le Handifly existe depuis de nombreuses années en France, il a pris son envol avec l’apparition de cette discipline lors des Championnats de France (2014), puis avec l’organisation de la rencontre internationale, le Handifly International Challenge.
Un parrain en or
A Pujaut, la manifestation était parrainée par Théo Curin. Amputé des quatre membres suite à une méningite à l’âge de 6 ans, il est très vite devenu l’un des grands espoirs français de la natation handisport et a participé aux Jeux paralympiques à 16 ans (le plus jeune de la délégation française). Double vice-champion du Monde en 2017, l’athlète s’est notamment illustré en 2021 en réalisant la traversée du lac Titicaca à la nage (108 km) dans une eau à 12°C, à 3800 mètres d’altitude. Théo Curin nous confiait mercredi dernier : ” C’est ma deuxième expérience de saut en parachute et, comme avant chaque défi, je suis très excité. Ce que j’aime par-dessus tout c’est partager ces moments-là avec les gens. “
La journée a commencé dès 9 heures par un briefing avec le médecin de la FFP et le directeur technique de la zone de saut. Puis, c’est le moment de revêtir la “combi” avant la montée jusqu’à 4000 mètres, et enfin, la porte s’ouvre ! Cinquante secondes de chute libre, le parachute s’ouvre pour une descente calme d’environ 5 à 6 minutes. Au sol, une équipe attend pour assister l’atterrissage. L’accueil et le briefing des parachutistes ont été assurés par Michel Guiavarch, ancien médecin Fédéral National de la Fédératio n Française de parachutisme. “Nous sommes pratiquement le seul pays en Europe à faire sauter des IMC. Dans tous les autres pays c’est souvent du paraplégique, amputés, mais concer n ant les troubles centraux, on est le seul pays à le proposer. Aujourd’hui, chaque participant réalise un saut, en tandem, avec des pilotes tandem qualifiés pour une découverte du monde parachutiste “.
Rendez-vous à Marseille !
Aurélie Ascheri, directrice technique adjointe de la structure parachutiste et responsable communication de Skydive Pujaut, note : ” 11 compétiteurs sont sur Pujaut jusqu’à la fin de la semaine afin de s’entraîner en vue du championnat de France qui aura lieu en septembre à Vichy. Les onze compétiteurs qui viennent de la France entière sont hébergés dans les bâtiments de la structure, pour des moments propices aux échanges et évoquer les difficultés que chacun rencontre, en dehors des séances d’entraînement. Il faut savoir que le parachutisme français est né en 1935 à Pujaut”.
Les 19 et 20 mai prochain, les regards seront rivés vers le site IFly d’Aix Marseille. C’est là que se jouera la première compétition mondiale de vol en soufflerie réservée aux personnes en situation de handicap moteur. Un véritable pas vers l’inclusion. Pour Théo Curin, “si on avait dit il y a 10 ans qu’une compétition de parachutisme allait être organisée pour ces personnes, on nous aurait regardés bizarrement ! Aujourd’hui il y a plein d’athlètes du monde entier qui vont participer. La pratique est en train de se démocratiser, et j’en suis très fier !”