15 Oct 2012 - Informations générales - Revue de presse

STRATOS. Je suis parachutiste, j’aurais aimé être à la place de Baumgartner

Par Jean-Michel Poulet dans le nouvelobs.com (15/10/2012)

Une bonne heure avant le saut, nous avons commencé à regarder Felix Baumgartner dans sa cellule. C’était excitant de le voir monter aussi haut, d’être témoins de sa concentration, de son attente.

Je n’ai jamais douté : je savais qu’il sauterait. Après la préparation qu’il avait suivie, il ne pouvait pas renoncer au dernier moment. Il n’attendait que ça. Sa déception lorsque le saut a été ajourné en était la preuve.

Le “grand saut” dont Michel Fournier rêvait

Nous avions juste peur que le saut soit de nouveau reporté. Et que Baumgartner rejoigne dans les annales Michel Fournier, qui n’a toujours pas pu effectuer son “Grand Saut” depuis la hauteur stratosphérique de 40.000 mètres, pour cause de mauvaises conditions météo.

J’aurais vraiment aimé être à la place de l’Autrichien. Il y a une dizaine d’années, le ministère de la Défense français avait pour projet de faire un tel saut. Je m’étais porté candidat. Malheureusement le projet est tombé à l’eau. Je n’ai pas fait ce saut, mais j’ai pu me réjouir pour Felix Baumgartner.

Lorsqu’il est sur sa petite échelle à l’extérieur de la cellule, juste avant le saut, la vue est fantastique : il est seul au monde. Même pour nous, membres de l’équipe de France de parachutisme, ce saut est un événement fabuleux. Lorsqu’il a fait un petit signe juste avant de partir, nous étions scotchés devant l’écran.

Son accélération était impressionnante : la distance qu’il met à la cellule se voit sur la vidéo. Et est confirmée par les chronos : au bout de 3 secondes, il a atteint les 500 à 600 km/h. Bien sûr, chaque parachutiste qui quitte un avion à des couches inférieures vit aussi une accélération, mais elle n’est pas si importante : en 15 secondes, on arrive environ à 200 km/h.

À 500 km/h, on se sent comme dans un tube

On peut ensuite faire varier la vitesse et atteindre les 500 km/h. Mais c’est seulement sur une toute petite période, de 3000 mètres de haut à 2000 mètres. Et rien que pour cela il faut une très grande maîtrise, une position parfaitement verticale, la tête en bas.

On se sent alors comme dans un tube, à l’intérieur d’une bulle, avec un appui sur la tête et une grosse dépression de chaque côté. La moindre variation de position nous ralentit et peut nous faire “figurer”, c’est-à-dire partir dans tous les sens.

Cette phase est toujours délicate. A fortiori encore plus à la vitesse atteinte par Felix Baumgartner. Comme nous le redoutions, il a été “satellisé”, balancé dans tous les sens. Ses “révolutions” n’étaient pas maîtrisables : il n’avait plus le contrôle de la chute.

Mais il a tout de même gardé le contrôle dans le sens où il a su rester concentré et éviter ainsi le malaise, la perte de connaissance, à l’inverse de Joseph Kittinger, qui avait sauté de 23.000 mètres en 1959.

À plat ventre avant de retrouver la terre ferme

Le décalage de 20 secondes de la retransmission, pour couper les images en cas de catastrophe, répondait à cette logique de prévention. Ce saut était risqué physiologiquement, ne serait-ce que parce qu’il n’avait jamais été réalisé. Et ce même si la combinaison pressurisée avait été validée par des tests scientifiques qui n’avaient pas été faits à la légère.

Heureusement, la combinaison a tenu. Et Felix Baumgartner a attendu de retrouver ses appuis pour reprendre la position conventionnelle de base, à plat ventre sur l’air, lui permettant d’ouvrir le parachute, qui se trouve dans son dos.

À partir du moment où il a ouvert le parachute, il n’y avait plus de raison d’avoir peur pour lui. La voile du parachute est celle que l’on utilise pour les élèves, ce qui permet un atterrissage optimal. Quand je l’ai vu atterrir, mettre les genoux à terre, je me suis dit qu’il devait pleinement savourer l’exploit qu’il venait d’accomplir.”

Par Jean-Michel POULET dans le Nouvel Obs.com

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