Cyril Moré, athlète paralympique en ski et en escrime multi-médaillé, avait réalisé son premier saut tandem en 2014, lors du stage co-organisé par l’ASM et la FFP, à Vichy. Trois autres sauts suivront, à La Rochelle. Sollicité pour parrainer un forum des associations sportives, les organisateurs avaient organisé un saut avec atterrissage sur la plage. Juste avant les jeux d’Athènes, son porteur tandem l’avait challengé en lui proposant de le faire sauter autant de fois qu’il ramènerait de médailles Avec 2 médailles d’or et 1 médaille de bronze, en escrime, Cyril reviendra pour retrouver cette sensation de la porte de l’avion qui l’avait le plus marqué ; « sensation hyper grisante qui ne ressemblait ni à un saut de plongeoir ni à un saut depuis un pont ». D’autres ressentis sont arrivés, sur le premier saut réalisé au Blanc : « les odeurs, surtout les odeurs de fleurs qui sont perçues dès 500 mètres ». Et puis « la confiance maximale dans le porteur, belle aventure humaine. Après ces 4 premiers sauts » rajoute Cyril, « j’ai eu envie de comprendre, en tant que sportif ; envie de comprendre qu’est-ce qui pousse les parachutistes à continuer encore et encore à monter dans l’avion. C’est donc un challenge, un vrai défi de dépasser cette situation qui, pour un néophyte, peut sembler d’une évidence affligeante : réussir à faire un tour à 360° en vol ! Mais aussi l’envie de progresser et de performer ». Après avoir délibérément pris sa retraite de sportif paralympique en ski puis en escrime, après 20 ans de compétition, c’est un nouvel enjeu pour comprendre quelles limites peut encore atteindre ce compétiteur dans l’âme. Il est donc dans l’attente « du partage avec les autres tout autant que de la recherche de la performance qui vont forcément se croiser pour conduire au plaisir, moteur fondamental pour tout athlète ». Sollicité par Laura Flessel, Ministre des sports, pour être l’une des égéries de la campagne de sensibilisation aux discriminations dans le sport parmi une dizaine d’autres athlètes, toutes disciplines confondues, Cyril s’est totalement engagé, comme à l’accoutumée, pour témoigner que la cause du handisport est tout aussi prégnante que les autres. Pur produit de la candidature #Paris2024, très fortement investi, du premier au dernier jour, dans des commissions sportive et environnementale et au sein du Conseil d’Administration, il poursuit son engagement en collaborant avec l’IPC et participera dans quelques jours à un séminaire pour définir la dimension des jeux paralympiques. Sa présence sur ce stage ? « Savoir si je continue ce sport ou non !! Mon enjeu est de performer. Après, la porte reste ouverte sur d’éventuelles compétitions. Alors je me dis, vas-y bonhomme, bouges toi. A moi de mettre en œuvre ce qui a pu me réussir dans ma vie de sportif : être concentré mais bien, et trouver le plaisir ». Et puis, en marge, frange d’un pourcentage non défini « pouvoir sauter tout seul ». Paraplégique suite à un accident de ski à 19 ans, Cyril veut mobiliser la FFP. « Aller au bout des innovations lancées par la fédération, y être contributeur, participer à cette possibilité d’autonomie de saut, et, pourquoi pas en être le testeur….. ». Un nouveau rêve qui s’ouvre ? En tout cas, une belle aventure à partager.