Ancien commando para, Rémy Boullé a défendu les intérêts de la France en opération en Afghanistan, au Mali, au Niger ou encore au Tchad. Devenu paraplégique suite à un accident de parachute, Rémy Boullé s’est reconstruit grâce et par la pratique du sport notamment du paracanoë, et aujourd’hui du parachutisme.
Récit d’un homme courageux et déterminé pour atteindre les objectifs qu’il se fixe.
A 17 ans, Rémy rejoint l’armée. Commando parachutiste, il devient chuteur opérationnel. À Gap, le jeudi 4 septembre 2014, lors d’un entraînement opérationnel, sa carrière prend un tournant inattendu des suites d’un tragique accident. Il devient paraplégique à l’âge de 26 ans. Durant un an, il est en rémission et rééducation au sein de l’hôpital militaire de Paris. Ce qui va lui redonner l’envie de se battre : le sport. Sa reconstruction, Rémy ne l’envisage pas sans une pratique sportive. Il se tourne alors vers le canoë-kayak, discipline qu’il a pratiquée au cours de sa jeunesse. C’est au club d’Orléans, dès 2015, qu’il s’initie au paracanoë avec un seul but en tête : participer aux Jeux Paralympiques de Rio de 2016, où la discipline fait son entrée pour la première fois. Dès ses premières compétitions, Rémy se positionne sur les podiums validant ainsi son billet pour Rio. À peine un an après sa reprise, il participe aux Jeux et finit 5ème. Rémy est l’exemple de la reconstruction par le sport. Dévoué, courageux et déterminé, Rémy surmonte l’épreuve de sa vie avec la seule force de sa volonté et une féroce énergie.
Qualifié pour les Jeux Paralympiques de Tokyo en 2021, il visait l’excellence. Rémy a suivi une préparation intensive, un entraînement de 3 heures quotidiennes et des stages, à l’autre bout du monde. L’épreuve des Jeux Paralympiques a eu lieu 7 ans jour pour jour après son accident, et comme une revanche, il a décroché la médaille de bronze.
Sportif dans l’âme depuis toujours, Rémy était également membre de l’équipe de France espoir de parachutisme en voile contact. Avec 1200 sauts à son actif, réalisés entre 2009 et 2014, il n’a rien oublié des sensations que cela lui procurait. Jusqu’en 2014, Rémy vivait essentiellement pour sa passion, dont il avait aussi fait son métier : le parachutisme. C’est le sport qu’il a le plus aimé dans sa vie. Et dont le manque n’est pas aujourd’hui comblé. Depuis son accident, Rémy a effectué plusieurs tandems. En 2018, il reprend le chemin du parachutisme en s’essayant à la soufflerie avec comme moniteur son ami, Clément Passemier, sportif de haut niveau et membre de l’équipe de France de freefly. Une fois qu’il est dans la veine d’air, Rémy se désenroule, s’ouvre et libère son corps. Il n’a jamais oublié sa famille du parachutisme et a à cœur de les retrouver.
Rémy veut reprendre le chemin du parachutisme, et, pour ce faire, se fixe comme objectif d’aller s’entrainer à la soufflerie 30 minutes à une heure par mois. Ressauter en autonomie est le prochain challenge de Rémy. Il ambitionne de concourir à toutes les prochaines compétitions handifly. La soufflerie est un grand apport dans la vie quotidienne de Rémy. Il le considère comme particulièrement adapté aux personnes en situation de handicap.
Cet athlète espère que la discipline sera représentée prochainement aux Jeux Paralympiques et pouvoir relever un nouveau challenge à moment-là : « porter les couleurs françaises et les défendre sur des compétitions aux formats européens, voire mondiaux, et ramener l’Or ». Depuis 2016, il fait partie de l’armée des champions du bataillon de Joinville. Rémy continue à se dépasser physiquement pour accéder à ses rêves, dont celui de revoler un jour en parfaite autonomie.
Cette journée test ? “Je l’attendais pour pouvoir me situer face aux autres compétiteurs et appréhender les qualifications. J’étais aussi impatient de connaître le coefficient de compensation qui me serait attribué et qui est de 0,75.
Cette matinée est d’une grande fluidité. On comprend vite qu’il y a eu énormément de travail en amont, de la part de la Fédération Française de Parachutisme. Tout est très fluide. Beaucoup d’acteurs fédéraux, tous très compétents dans leur domaine, sont présents ; preuve que c’est un vrai sujet pour la FFP. C’est vraiment super de constater cette volonté de faire évoluer la discipline. Du coup, ça nous engage encore plus, nous, handisportifs, à nous investir, et à nous pousser à nous dépasser ! C’est de bon augure pour la suite 🙂
Mon ambition ? Sauter de nouveau en autonomie. Je me fixe pour objectif le printemps 2022. La soufflerie m’aide à retrouver des sensations. C’est un entraînement de choix. Dans cette optique, je dois travailler les atterrissages. La question de la sortie d’avion, quant à elle, ne devrait pas poser de problème particulier. D’autres compétiteurs handi ont ouvert la voie et pratiquent aujourd’hui, régulièrement, le saut en solo. C’est très encourageant. On ne doit pas réinventer la discipline mais l’adapter ! Dans mon cas, avec 1200 sauts à mon actif, l’expérience est un véritable atout, pour la poursuite de mon aventure para. Et puis, il y a le WH. J’y serai !”.