Loïc Perrouin, le Rennais, participe avec Pierre Rabuel aux Mondiaux de parachutisme à Dubaï.
Avec 3 700 sauts au compteur, Loïc Perrouin fait partie des meilleurs spécialistes de freestyle. Associé à Pierre Rabuel, lui aussi représentant du CPS (Club Parachutisme Sportif) d’Ille-et-Vilaine, il va tenter de casser son image de « Poulidor » aux championnats du monde à Dubaï (29 novembre-8 décembre).
En quoi consiste votre discipline ? Deux personnes – un performer [Perrouin] et un videoman [Rabuel] – ont sept sauts à effectuer. Une fois à terre, « Pierrot » doit apporter la vidéo aux juges, qui notent sur dix l’esthétique, la technique et le cadrage. Il y a cinq manches de saut libre, où on s’occupe à 100 % de la chorégraphie. Les sauts n°2 et 5 comportent eux des figures imposées. Ça se rapproche du patinage artistique, mais dans les airs.
Est-ce votre première participation aux championnats du monde ? En freestyle, oui. En 2010 en Russie, on avait concouru en free fly [deux performers et un videoman, 4es à l’arrivée]. Cette année, notre ambition est de terminer premiers, sachant que l’autre duo français [constitué des Costarmoricains Yohann Aby et Sébastien Chambet] est champion du monde en titre. On a fait beaucoup trop de deuxième place jusqu’à maintenant : vice-champions de France, vice-champions d’Europe de freestyle et de free fly, médaille d’argent sur les coupes du monde…
Quelles sont les qualités requises pour être un bon performer ? Je m’apparente à un gymnaste, avec tout ce que cela comporte en termes de gainage et d’acrobatie pour accomplir les vrilles. Pierrot, lui, c’est plus un « flyer ». L’esthétique, il s’en fiche.
Y a-t-il des gains d’argentdans ce genre de compétition ? Il n’y a rien du tout, on le fait vraiment pour la gloire et la patrie. La FAI [Fédération internationale] interdit les prize money. Ce n’est pas injuste, mais c’est frustrant. Quand j’ai commencé, j’avais contracté un crédit de 20 000 € afin de pouvoir acheter le matériel nécessaire, etc. Heureusement, on a une fédération française assez puissante.
C’est-à-dire ? Les sauts effectués lors des différents stages sont gratuits, de même que l’hébergement. A Dubaï, on est d’ailleurs bien logés (rires). Le transport et l’alimentation sont à notre charge. Ce système équilibre ainsi les comptes.
Peut-on considérer le parachutisme comme un sport à risque ? C’est sûr que ce n’est pas du ping-pong (sic), mais je dirais non. C’est un sport extrême, mais pas à risque.
propos recueillis par Jeremy Goujon