Laurent Haumont a intégré SAAM en 2003. Il en est ensuite devenu directeur général, en 2019. Filiale de Verspieren, le SAAM est le courtier de la Fédération Française de Parachutisme depuis 2010. L’entreprise, spécialisée dans l’assurance aéronautique depuis 1952, compte à présent une quarantaine de salariés.
Historiquement, SAAM –Service d’Aviation de l’Assurance Marchande– a été créé par des pilotes de compagnies aériennes. Son premier métier était centré autour de la perte de licence des personnels navigants. Puis, l’activité s’est déployée avec le courtage d’assurances d’avions de loisirs, d’aéroclubs, d’entreprises aéronautiques et de Fédérations. Aujourd’hui, les domaines d’intervention sont variés, avec des polices responsabilités civiles, dommages, individuel accident. L’entreprise prend en charge les risques liés à toutes les composantes du monde aéronautique. Un large éventail est représenté, du vol libre jusqu’aux compagnies aériennes, en passant par l’ULM, le parachutisme, l’aérostation, l’aviation commerciale et générale ou encore les entreprises aéronautiques. Ces dernières, telles que les fabricants d’aéronef et les sous-traitants par exemple, exercent dans un cadre si particulier qu’il fallait un partenaire spécialisé pour répondre à leurs besoins. C’est un secteur qui compte peu d’acteurs finalement, mais le métier est très large. SAAM accompagne, à ce titre, des structures dans le monde entier : Espagne, Italie, Portugal, Hollande, Maroc…
Après 2001, le monde de l’aéronautique a connu 15 ans de baisses de tarifs significatives. Celles-ci étaient liées à l’émergence de nouveaux acteurs, notamment anglo-saxons, qui voulaient se positionner sur ce secteur. Mais ils se sont peu à peu retirés, découragés par une rentabilité faible, tout autant que suite à des accidents notables, entre autres suite aux sinistres Boeing et le MH 370. Les statistiques sinistres, alliées à une certaine américanisation de la société avec des utilisateurs de plus en plus procéduriers, ont aussi lourdement marqué le secteur. Laurent Haumont livre sa vision avec objectivité : « Les sinistres d’ordre « moyen » sont de plus en plus nombreux. Depuis 4 ans, nous notons un retournement de situation. L’ensemble de ces facteurs ont provoqué une chute du nombre d’assureurs. Pour une fédération sportive, il n’y a plus que deux acteurs en France désormais, car plus personne ne veut porter ces risques. Il y a eu pléthores de possibilités à une époque. Mais, désormais, il est difficile de placer les risques. Nous nous tournons parfois vers des acteurs à l’étranger, bien que cela génère aussi de nouvelles difficultés, notamment en termes de rating (Ensemble d’études et d’instruments d’analyse permettant d’évaluer la surface financière d’un emprunteur et les risques qu’il représente, en lui attribuant une note)».
SAAM gère les deux entités du parachutisme, la FFP et le syndicat professionnel, ainsi que les fédérations de montgolfière et de vol libre. Ce sont trois fédérations parmi les plus importantes dans ce secteur. Des études de marché sont réalisées régulièrement auprès des assureurs afin d’apporter la meilleure réponse possible aux fédérations. Au sein de SAAM, 4 personnes sont dédiées, à temps complet, à l’étude des 350 sinistres annuels de la FFP. Pour chacun, il faut ouvrir un dossier, étudier en détail. Cela prend parfois plusieurs mois,…. voire années. Plusieurs parties entrent en jeu : avocats, experts… Il y a bien sûr des « petits bobos », mais, chaque année, ce sont 50 dossiers qui donnent lieu à une indemnisation, dont certains à hauteur de plusieurs centaines de milliers d’euros.
C’est toute la difficulté : malgré de très bonnes années, un seul accident mortel coûte très cher, souvent plus d’un million d’euros et remet en question la cotisation de la police d’assurance. « Notre métier c’est aussi l’intégration de la gestion des sinistres. Nous avons une délégation de la part des compagnies qui nous confère le droit de gérer, jusqu’à un certain montant et au nom de l’assureur, les sinistres. Cela permet une meilleure réactivité» explique Laurent Haumont. En toute indépendance vis-à-vis des compagnies d’assurance existantes sur le marché, SAAM engage sa responsabilité dans tous les dossiers défendus, en s’attachant à se positionner dans le meilleur rapport qualité-prix-service.
Toutefois, les nombreux efforts menés par les fédérations autour de la sécurité se révèlent payants, et cette dynamique se stabilise. Le prochain enjeu sera de limiter l’inflation pour contrôler les tarifs. « Je me bats depuis longtemps contre les augmentations tarifaires dogmatiques. En revanche, j’accepte sans problème les augmentations dites de résultats, qui sont justifiées par des éléments techniques. En assurance, nous étudions le rapport sinistre/prime. Le prix doit toujours être justifié car il est corrélé à l’accidentologie. Nous essayons au maximum d’alléger la note pour chaque Fédération tout comme pour nos autres clients. Nous trouvons des solutions et les réinventeront chaque année pour apporter le meilleur service possible. Il y a encore quelques années, nous étions des acheteurs d’assurance. Désormais, nous sommes un peu devenus des mendiants d’assurance » exprime Laurent avec humour.
SAAM et la FFP travaillent de concert autour de divers sujets. Parmi les enjeux actuels, la dilution des risques est un sujet majeur. C’est en ce sens que SAAM a mis en place de la co-assurance pour réduire les risques soutenus. Le maintien d’une sécurité optimale reste l’objectif principal. Malgré tous les efforts fournis, les accidents restent possibles. Il faut donc prévenir, anticiper et limiter au maximum pour en restreindre la gravité.
Après 13 ans d’accompagnement de la Fédération Française de Parachutisme, une véritable relation de partenariat s’est développée. Cette relation n’a jamais été remise en cause ; bien au contraire, elle s’est solidifiée dans la confiance. Au-delà du rôle de conseil, un soutien indéfectible est apporté à la FFP, à travers les nombreuses actions mises en œuvre. « Nous soutenons toutes les fédérations, mais pas de la même manière. Le partenariat le plus fort que nous avons est établi avec la FFP. Nous participons aux assemblées générales, aux colloques. Nous bénéficions donc d’une visibilité auprès de la DTN, des ligues, des clubs, des licenciés. Mais nous avons aussi une vision plus internationale, en nous impliquant notamment lors des compétitions. Notre objectif, par ce biais, est de faire connaître notre marque à des fédérations au niveau européen ou mondial » exprime Laurent. La notion de lisibilité est donc importante. D’autant plus que le renouveau du SAAM a nécessité un temps d’acculturation. Dans les années 2010, les licenciés prenaient connaissance de la nouvelle identité SAAM. Il fallait donc accompagner cette montée en confiance.
Cette responsabilité conjointe s’exprime aussi par l’accompagnement de nouvelles disciplines. La Wingsuit est l’une d’entre elles. Malgré une image externe qui peut paraître dangereuse, le fait qu’un courtier en assurance spécialisée suive cette démarche est une garantie. « De notre côté, nous ne le faisons que parce que la FFP adoube la discipline. Sinon, nous ne l’aurions jamais fait » insiste-t ’il. C’est un vecteur de confiance important pour les deux structures et cette confiance mutuelle permet de soutenir le projet avec sérénité. « Pendant longtemps nous avons accompagné l’association française de kitesurf, une discipline sur laquelle il y a eu beaucoup d’accidents mortels. Mais nous n’accompagnons que des clubs pour lesquels les pratiquants sont encadrés par des moniteurs. Le risque est donc très limité. Et bien c’est la même chose pour le parachutisme ! » développe Laurent. « C’est pour cela que nous sommes très fiers de sponsoriser les compétiteurs français de Wingsuit qui seront présents à Eloy, lors des championnats du monde….et nous espérons bien qu’ils feront honneur à la France !! ».

Chiffres-clés SAAM

• 6,2 M€ de chiffre d’affaires en 2021
• 35 collaborateurs
• 40.000 clients dont plus de 10.000 clients en Europe
• 2.500 aéronefs assurés
• Plus de 40.000 pratiquants partout dans le monde qui souscrivent via des fédérations et des associations nationales ou individuellement via des outils en ligne