Notre équipe de Vol Relatif à 4 féminin a vécu une saison assez particulière avec la blessure de Paméla Lissajoux. Un improbable nerf coincé entre 2 muscles avait provoqué une violente douleur induisant un mois et demi de repos. Le bilan médical réalisé après cette période était positif mais Paméla n’était pas sûre de pouvoir réaliser correctement les 80 sauts d’entraînement et les championnats de France, ce qui aurait totalement pénalisé toute l’équipe pour ces championnats du monde. C’est donc Sophia Pecout, qui avait pris sa retraite de Sportif de Haut Niveau après la Russie, en 2021, qui a intégré à nouveau l’équipe féminine.

“J’avais atteint tous les objectifs que je m’étais fixés, surtout avec le challenge en VR4 et en VR8 aux championnats du monde 2021, même si nous n’avons pas tout réussi. Mais être remplaçante durant un an était une évidence pour moi, me permettant de rendre à la Fédération Française de Parachutisme et à la discipline tout ce que j’avais reçu. Une vision à 12 mois me permettait de me projeter avec facilité même si, concrètement, cela ne se produit quasiment jamais. Il m’a fallu retrouver les mécanismes et me remettre, toujours avec le même plaisir et la même motivation, dans la compétition……sinon, ce n’est pas la peine de s’engager dans un tel challenge !!”. Sur les premiers sauts, “nous sommes conscientes d’avoir donné (trop) facilement de points” souligne Elise Poindron. “Par contre, nous sommes certaines d’être à niveau égal avec les autres pays. Nous avons la conviction de pouvoir gagner des points pour réduire l’écart”. Toutes expriment, spontanément, “avoir confiance dans chaque coéquipière et dans le mental de toute l’équipe”. Les premiers sauts ont aidé à se confronter et à s’évaluer face aux autres compétitrices, surtout en ayant aussi peu de sauts depuis l’arrivée de Sophia, face à des américaines surmotivées sur leur territoire et des anglaises surentraînées. Malgré un grand sourire collégial, le message est clair :  “la bagarre va avoir lieu et on y croit !”.

Gaëlle et Jessica ajoutent que les femmes ont toute leur place dans le parachutisme…voire encore plus dans le Vol Relatif 🙂 . “Il y a de la technique, du plaisir, du fun, du suspense, tout ce qui nous pousse à passer la porte d’un avion en vol. Il faut que les licenciées participent aux stages de détection, qu’elles viennent à notre rencontre dans nos clubs, pour construire l’avenir de la discipline avec elles”.

Damien Gouriou, Alban Rumolo, Mathieu Quizy, Tom Mattoni et, à la vidéo, David Ricard, l’équipe de Vol Relatif à 4 OPEN, est unanime et positive : “Tout se passe bien, même très, très bien, pour nous. On espérait la 4e place. Quand les résultats ont commencé à être annoncés, nous avons compris que nous pouvions viser le podium”. 

Nos performers se doutaient bien que certains pays, comme le Qatar et ses 10 ans d’expérience, allaient être redoutables. Et pourtant, note Alban, “nous ne sommes absolument pas en retrait face à eux. Fierté, plaisir, envie, tout se maille et nous aide à sortir de jolies manches”. Damien, avec son recul et son expérience, tempère quand même le propos en précisant que “durant les entraînements, nous avions déjà perçu ce potentiel. Par contre, il était difficile de se projeter pour savoir ce que notre équipe, constituée depuis 6 mois, allait concrétiser sur ce premier championnat en commun. Mais tous les stages avaient été efficaces. Nous avons beaucoup travaillé….et les planètes se sont alignées :)”. 

L’autre point positif et majeur est la belle intégration, dans ce nouveau projet collectif porté par la FFP en Vol Relatif à 4, agrégeant l’expérience de compétiteurs plus aguerris, Damien, Alban, David, à celle des deux plus jeunes qui ont rejoint l’équipe : Tom et Mathieu. 

Et Tom, justement, après l’émotion vécue lors de la cérémonie d’ouverture au cours de laquelle il a eu l’immense privilège de lire le serment des compétiteurs ? Très impliqué, comme l’expriment spontanément ses coéquipiers, il a “conscience du tremplin exceptionnel que lui offre la Fédération de participer à cette compétition internationale”. Après cette expérience unique d’avoir porté la voix des sportifs lors de l’ouverture des championnats du monde et d’avoir fait honneur à la France, il exprime, du haut de ses 18 ans, avec maturité et lucidité, que “l’expérience de la soufflerie m’a apporté beaucoup de technique. Mais oser régresser avec les sauts d’avion, m’obliger à me remobiliser, à douter pour chercher à progresser à nouveau, m’imprégner de l’expérience des autres sportifs est une véritable découverte, très riche”.

“Dès le départ” évoque Damien, “nous nous sommes tous sentis sur la même longueur d’ondes, sur le même plan”. “Sauf David, qui filme au-dessus de nous ” lance Mathieu 🙂 🙂 .

Alors, pour la suite de la compétition ? “On va continuer à tout donner. Avec 6 mois d’entraînement, monter sur le podium est une vraie gageure, totalement inattendue, mais tellement stimulante”.

Pour Yohann Aby et Jean-Marie Gares, l’année 2022 a été particulièrement compliquée, Yohann s’étant cassé le bras en skate-board et, Jean-Marie, la cheville. Après deux mois d’été bloqués par leur rééducation, leurs entraînements n’ont pu commencer qu’avec beaucoup de retard. “Heureusement, j’avais bien pu anticiper la préparation durant l’hiver” rappelle Yohann, “et imaginer tous nos sauts. Nous avons presque craint, avec Jean-Marie, d’avoir à arrêter le FreeFly. Puis Cyrill Padieu est arrivé avec nous. Je n’avais jamais sauté avec lui mais nous avions pu réaliser des vols en soufflerie, avant le début de saison”. A la reprise des sauts d’avion, la question s’est posée de changer ou non des blocs, pour apporter une meilleure fluidité. “Nous avons pris une décision d’équipe : accepter ce que nous avions décidé en amont et nous y tenir pour aller jusqu’au bout”. Yohann s’est rétabli plus rapidement que Jean-Marie, mais, ensuite, il leur a fallu encore plus de travail pour remporter le double titre FreeFly/FreeStyle lors du dernier championnat de France 2022. “A Eloy, nous avons obtenu la meilleure note technique de la compétition. Nous n’avons donc aucun regret. Jean-Marie et moi savons que nous pouvons capitaliser sur nos 14 années d’expérience, et qu’elles peuvent faire la différence, manche après manche. Même si Cyrill n’en est qu’à sa 3e compétition mondiale, nous sommes en capacité à sortir du stress de la compétition, nous soutenir mutuellement et nous projeter, tous ensemble, vers la réussite” évoque-t-il pour cette discipline. 

“En FreeStyle”, exprime Yohann sans aucune nostalgie “ ces championnats du monde sont ma dernière compétition, après avoir représenté la France pendant 13 ans et ramené 15 médailles d’or mondiales (sans compter les médailles d’argent). J’ai tout donné à mon sport, à la Fédération, à la France. Je me dois de prendre désormais du recul, avec lucidité ”. “Je vais me préparer au mieux pour postuler pour les championnats du monde 2023, à Vos, en Norvège, mais en FreeFly uniquement, toujours avec Jean-Marie, dans le but de transmettre toute notre expérience à Lucas Colin. Notre objectif est qu’il découvre toute la palette de cette discipline et qu’il s’approprie notre expérience mondiale. Cette transmission est un véritable atout pour la Fédération Française de Parachutisme et pour le monde du sport parachutiste français. Il devrait pouvoir, ensuite, choisir de pratiquer l’une, l’autre, voire les deux disciplines, au plus haut niveau”. 

Un pronostic sur ce championnat 2022 ? “En Free Style, les américains sont vraiment très performants. Pour les 2e et 3e places, c’est le mental qui fera toute la différence”.

#Freestyle “Danser avec le ciel et défier l’apesanteur” _Yohann Aby Jim Gares _📽 FreestyleFrance1©VideoCourtesyofFAI

Malgré une météorologie assez instable, les manches ont pu se succéder depuis 7 heures avec l’embarquement du Vol Relatif à 4 féminin.

Cette 5e manche donne un beau 23 points à notre équipe française et 20 aux américaines.

En Freestyle, France 1 et France 2 ont embarqué. France 2,Cyril et Lucas Colin, vont réaliser une belle manche 4 jugée 8,7.

France 1, Yohann Aby et Jean Marie Gares, obtient 8,6.Stand by à l’instant sur @skydivearizona

Résultats durant la compétition à retrouver sur http://results.worldskydiving.org/FrontEnd/CompetitionCollection/1042

En Vol Relatif à 4 féminin, Sophia Pecout, Gaëlle Giesen, Jessica Thebault, Elise Poindron, et à la vidéo, Mathieu Bernier, ont réalisé 23 points à la manche 5, les positionnant, à la 2e place, avec 3 points d’avance sur les USA. L’équipe anglaise, en réalisant 25, conserve son avance à la première place.

A la 6e manche, l’équipe de Vol Relatif à 8, les MOJO, avec Emmanuel Sarrazin, Jean-Baptiste Martin, Théo Peyronnel, Cindy Kiss, Basile Mora, Stéphane Millet, Maxime Lacourt, Patricia Cacheux, Estelle Audureau, et Hervé Husson à la vidéo, réalise un beau 10 points.

Ils remontent à la 4e place, avec 2 points d’écart, devant les anglais.

4e manche en FreeStyle, pour l’équipe France 2, Lucas Colin, et  à la vidéo, Cyril Colin, avec une deuxième place conservée et un 8,7.

Sur un championnat du monde (ou sur une coupe du monde), le chef de délégation représente la Fédération auprès des instances organisatrices d’une compétition. Il doit être en mesure de communiquer dans une langue comprise par les organisateurs et de servir d’interprète le cas échéant. C’est un élément pivot dans la fluidité de l’organisation du groupe.

La définition du statut reste très protocolaire et concerne les relations avec les ambassades françaises ou la représentation de la France en cas de litige. Cependant, chaque chef de délégation apporte, en parallèle, sa vision.

Pour Thierry Courtin, “cette désignation est un honneur pour moi. Être aux côtés des athlètes est une vraie fierté, et je ne peux faire moins qu’être à 600% de mon rôle à l’instar de ce que réalisent nos équipes de France depuis le début de la compétition, le 11 octobre”. Présent à tous les avionnages avec le drapeau français, en appui des entraîneurs lors des debriefings, au soutien des performers, du staff médical, de la communication, il a pris très à coeur ce rôle.

“En tant qu’élu fédéral, je me dois de donner l’exemple. La FFP et toute notre communauté parachutiste attendent de nous efficacité, dignité et actions concrètes. Je ne suis pas venu visiter l’Arizona…et, d’ailleurs, je n’ai vu que le trajet entre l’aéroport, l’hôtel et la dropzone, même si je me suis accordé une journée, entre les 2 compétitions, pour aller voir le grand canyon 🙂 ”. Alors, fier de nos compétiteurs français ? “Plus que ça, même” s’exclame-t-il.

“Certes la Fédération Française accompagne les sportifs dans leur préparation en finançant, toute l’année, des stages de détection, des entraînements, des participations aux compétitions internationales. Et rares sont les pays à avoir un tel projet sportif, inscrit dans la durée et financé par leur structure fédérale.  Je suis donc très satisfait de voir ici, sur ces championnats du monde, la concrétisation de la stratégie mise en place par le président, Yves-Marie Guillaud, et toute l’équipe fédérée autour de lui”.

L’aérologie reste complexe sur le désert d’Arizona.

Les organisateurs ont déclaré un stand by pour le FreeStyle et le VR4 open et féminin.
Le Vol Relatif à 8 et le FreeFly sont libérés jusqu’à 14 heures.

#portrait

Dans la famille Colin, je demande un champion de France, et un multiple champion du monde ! Cela correspond à la description de Cyril, le père…
Mais cela correspond aussi à celle de Lucas, le fils !!
Si 30 ans les séparent, la ressemblance est frappante.
Et quand ces deux-là se regardent, pour évoquer la fierté, le plaisir, la joie d’être ensemble, ici, à Eloy, pour représenter la France, on sent bien que c’est plus que fort.
Pourtant, rien ne les prédestinait à former une équipe de freestyle, et encore moins à pratiquer ensemble..

En équipe de France, Cyril remportait, en 2005, une médaille d’or en Freestyle à Eloy, en Arizona, lors de la Coupe du monde. 17 ans plus tard, il revient, toujours en temps que caméraman, sous le même ciel arizonien, défendre le drapeau tricolore en duo avec son fils !
A l’évocation de ce parallèle, on se dit que la vie est incroyable, et pleine de surprises.

Si Cyril n’a jamais poussé son fils à marcher dans ses pas, le parachutisme reste une histoire de famille. Lucas a accroché à la soufflerie à 12 ans, et a commencé à voler avec sa sœur aînée, Léa, elle aussi mordue de vol.
“Lorsque Lucas volait en soufflerie, mon œil de père se prolongeait déjà en celui d’un “coach” ! A travers la veine, j’analysais (et encourageais) ses évolutions fortes en Dynamic 2-way, et même en Freestyle”, souligne fièrement Cyril.
Lucas décroche la médaille d’or en Dynamic 2-way aux championnats de France 2022, avec son coéquipier Adrien Gallot.

En parallèle de la soufflerie, Lucas passe sa PAC en 2018, et la relation père-fils se prolonge, naturellement, dans le ciel. Ils prennent plaisir à sauter ensemble, et à aller toujours plus loin dans leurs performances.
La FFP m’a encouragé à aller plus loin dans mes performances, et à dévoiler un vrai potentiel”, exprime Lucas.

Les Colin ont décroché leur billet pour les Etats-Unis lors des championnats de France d’août 2022 à Dijon, en remportant la médaille d’argent, derrière Yohann Aby et Jean-Marie Gares. Un timing très court, laissant à peine un mois et demi avant de mettre le cap sur les mondiaux !
Mais avec près de 600 sauts réalisés ensemble cette année, le duo se sentait prêt, aussi bien mentalement que dans leurs capacités.
Si la Fédération leur a permis un entraînement de qualité et régulier, le duo est également reconnaissant de leur club dijonnais BFCParachutisme Dijon, qui les a réellement aidés à atteindre leur niveau actuel.

Et à la question de ce que l’on ressent lorsqu’on fait partie de l’élite nationale, sur un championnat du monde, les Colin répondent à l’unisson, “C’est une réelle fierté et une chance d’être ici. Et finalement, c’est davantage un challenge personnel que nous menons, en visant le podium ! Si nous ne sommes pas réellement attendus sur ces championnats mondiaux, nous avons tout à prouver.”, concluent-ils avec humilité.

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