18 juil. 2022 - Bulletin officiel

Bulletin Officiel numéro 131 – 1er semestre 2022

LE MOT DU PRESIDENT
Yves-Marie GUILLAUD, Président de la Fédération Française de Parachutisme

(c) Fédération Française de Parachutisme

Une année …
Une année que notre équipe a été élue pour diriger la FFP. Une année d’intense travail qui ne m’a pas laissé l’opportunité de vous remercier de votre confiance exprimée par un vote sans équivoque en avril 2021. La prise en main de la FFP s’est faite sans transition. Elle a été rude. Il a fallu se débrouiller et je dois remercier les membres du personnel fédéral et toutes les personnes qui nous ont aidés. Il y a eu aussi des bâtons dans les roues, sans doute comme jamais il n’y en a eu auparavant, sauf à remonter peut-être à l’élection de feu le président d’honneur Bernard Colas (pour qui la FFP n’a organisé aucun hommage selon ses dernières volontés, mais souvenons-nous de lui avec émotion et respect), ce qui a eu pour effet de retarder notre action sans nous détourner de notre chemin. Mais tout ceci reste anecdotique, et pour tout dire picrocholin, au regard de la situation générale que l’on espérait post-covid, mais qui ne l’a pas été. La saison2021 a démarré tardivement mais nous avons fait en sorte qu’elle débute le plus vite possible après la levée des interdictions. Avec Jean-Michel Poulet, Directeur Technique National, nous avons fait le choix que l’activité reprenne au plus vite, sans validation formelle du Ministère des Sports. Si cela a pu contribuer à limiter les dégâts dans nos écoles, en revanche, l’année s’est terminée par deux difficultés majeures pour la FFP :
La courbe du nombre de licences, qui détermine une grande part des recettes de la FFP, ne s’est que timidement redressée, et encore n’est-ce que grâce aux licences tandems (gratuites). Le nombre de licences vétérans avait chuté de 25% entre 2019 et 2020 ; il n’a absolument pas bougé entre 2020 et 2021.
Le coût des assurances a explosé. D’une part, parce qu’une sanction financière contractuelle due au nombre d’accidents en 2019, applicable en 2020, a été reportée en 2021. D’autre part parce que le coût des assurances a commencé à augmenter, jusqu’à atteindre +30% environ en 2022.
Face au défi de la simultanéité de l’augmentation des dépenses et de la baisse des recettes, il n’est plus temps de barguigner, il faut baisser les unes, et augmenter les autres :
Plus de championnats de France de parachutisme toutes disciplines avec pléthore d’avions, plus de congrès technique pantagruélique, moins de réunions physiques… Toutes économies ont été bonnes à prendre. Il faut, notamment, remercier les écoles qui ont accepté d’organiser des championnats de France, et qui le feront encore en 2022, en espérant des jours meilleurs, ainsi que l’AG qui a voté une modification des statuts, permettant au comité directeur de se réunir en visioconférence.
Augmentation de la part assurance des licences-assurances, la part licence revenant à la FFP demeurant inchangée pour toutes les licences, du
moniteur au tandem, outre un rétablissement de la cotisation école proposée par celles-ci, avec un grand sens des responsabilités qu’il convient de saluer à sa juste valeur.

Grâce à ces mesures, la FFP a pu maintenir toutes ses actions, y compris les subventions fédérales notamment pour les COI (conventions d’objectifs individuels) sur ses fonds propres. Depuis la disparition du CNDS, la FFP instruit en outre, les subventions de l’ANS destinées aux ligues, comités départementaux, écoles, clubs, soit plus de 200 demandes étudiées et traitées par des bénévoles dédiés et par le personnel fédéral qui fournit un travail intense. Elle a créé également une possibilité facultative de pré-souscription de licence directe. Toute personne peut ainsi se préinscrire, directement, en précisant le numéro de la structure choisie (si elle adhère au système), laquelle n’a plus qu’à la valider. Le paiement demeure entre les mains de ladite structure, la FFP n’encaissant pas directement le prix de la licence. Ceci a nécessité un investissement humain et financier pour sa mise en place, mais cette modernisation déjà mise en œuvre par d’autres fédérations était nécessaire. Elle pourra être développée.

Un important travail concerne les souffleries et l’intégration de cette pratique, conformément au Code du sport. Le dossier avance. Il y en a bien d’autres, comme l’ascensionnel ou le parapente, et on ne peut pas tous les citer ici. Une importante réforme des rapports entre le ministère des sports et les fédérations sportives a été mise en œuvre, en ce début d’année 2022, sous forme de contractualisation matérialisée par la signature d’un contrat de délégation pour la durée d’une olympiade. La FFP est une des premières fédérations à avoir bouclé la rédaction de son contrat que j’ai pu signer le 7 mars avec Madame la Ministre des Sports.
En parallèle, j’ai signé le 11 avril avec Monsieur Arnaud DUPUY DE LA GRANDRIVE, Commissaire aux sports militaires, général commandant du CNSD (Centre national des sports de la défense), la convention régissant les rapports FFP-CNSD, pour la gestion de sportives et sportifs de haut niveau militaires. Par exemple, l’entraineur de PA/V, salarié de la FFP, les accompagne aussi bien pour les compétitions militaires que civiles. C’est un signe fort du lien armée-nation, qu’il est important de resserrer dans le contexte actuel.
Tout aussi remarquable et particulièrement important : la HandiFly Race qui s’est déroulée en mai 2022 dans la soufflerie d’Aix-Marseille. Il s’agit de la 1ère compétition mondiale de vol en soufflerie dédiée aux personnes en situation de handicap. Ce sont 57 compétitrices et compétiteurs représentant 18 pays qui se sont affrontés durant deux journées exceptionnelles. C’est l’aboutissement d’une démarche, qui s’inscrit dans la continuité d’une innovation de la FFP depuis des années, avec l’appui majeur de la Commission européenne, et financée par Erasmus+. La FFP a créé le règlement de la compétition, tenant compte de l’impact de chaque handicap, incité et initié de nouveaux pratiquants, et accompagné dans cette démarche les pays qui le souhaitaient. Exceptionnel dans cette mission, le Directeur Technique National adjoint, Jérôme David, en a été un maître d’œuvre parfait, jusque dans le moindre détail.

La communication a été une grande innovation depuis un an. Le but est d’établir un lien de proximité entre les pratiquants et la FFP, de rapprocher la FFP de celles et ceux pour qui elle existe. Le compte Facebook « La fédé et vous » est dédié à ces échanges. Chacune et chacun
peut y accéder, même sans en être membre (nous comptons un peu plus de 2.300 membres à ce jour, et certains posts recueillent 3 ou 4.000 vues, le record s’établissant à 13.946 vues). Mais, surtout, chacune et chacun peut poser des questions et dialoguer avec le Président de la FFP, ce qui n’était jamais arrivé auparavant. Il faut saluer la bonne tenue d’ensemble de toutes les interventions, ce qui est fondamental pour la
pérennité des échanges.

Je ne saurais terminer cet éditorial, qui pourrait être bien plus long tant il y a dire, sans évoquer deux points qui me tiennent à cœur :
– Je veux remercier le Directeur Technique National, Jean-Michel Poulet, et les membres de la Direction Technique Nationale. Le travail accompli est considérable. La bonne entente qui nous lie, Jean-Michel et moi (je l’ai connu en 1989, lorsque nous faisions partie du groupe Messidor, qui
tentait un record du monde de voile-contact à 45), est fondamentale.
– Je veux œuvrer à rapprocher la FFP des pratiquants afin qu’elle soit le creuset, la maison commune, du parachutisme et des sports dont elle a la charge, et la gestion. C’est pourquoi je viens sur les terrains pour sauter, dans les souffleries pour voler (mal), ailleurs encore autant que faire se peut, par plaisir et pour rencontrer les pratiquants, mais aussi parce que ce sont les lieux où la FFP doit être présente.

Nous sommes à mi-saison.
Je vous souhaite qu’elle se poursuive avec de beaux sauts, de beaux vols, et qu’elle vous apporte toutes les satisfactions personnelles et collectives qui font de chacune et chacun d’entre nous un être unique au sein de notre communauté sportive

LE MOT DU DIRECTEUR TECHNIQUE NATIONAL
Jean-Michel POULET

Entre formations, renouvellement des licenciés, développement de nouveaux projets, Jean-Michel Poulet, Directeur Technique National, évoque les nombreuses facettes du projet sportif de la Fédération Française de Parachutisme

Les formations d’état

Les formations d’Etat, pilotées par les cadres de la DTN, sont une partie intégrante du métier de Jean-Michel Poulet. Les 4 dernières années ont été quelque peu compliquées car le BPJPES est passé de 10 UC à 4 UC. « Il nous a fallu refaire tout le référentiel après ce changement. Aujourd’hui, le socle est solide et compte trois mentions : tandems, PAC, TRAD, TDM » se félicite-t’il. « Pourtant, malgré l’augmentation des demandes de stagiaire, comme les effectifs des cadres techniques nationaux (DTN) diminuent (deux cadres en moins en deux ans), nous ne pouvons répondre à toutes les demandes ».

La capacité classique d’un stage est d’une vingtaine de personnes en cursus complet, plus une dizaine ayant un cursus à compléter. Des parachutistes professionnels, de plus en plus nombreux, viennent par le biais de passerelles obtenir le BPJEPS, principalement TDM. Chaque stagiaire est évalué via des tests techniques de sécurité en vol, des tests physiques et sur la cohérence de son projet professionnel. Avec Frank Mahut, Jean-Michel Poulet est également référent expert pour les moniteurs étrangers venant travailler momentanément ou définitivement en France, en Libre Prestation de Services.

« L’engouement pour les stages de la FFP est en forte progression. Les stagiaires nous sollicitent pour obtenir le diplôme dont ils ont besoin dans leur pratique, mais ils sont persuadés que ces contraintes sont imposées par la Fédération. Or, il s’agit exclusivement de directives édictées par l’Etat ou l’Europe, souvent rédigées par des référents ne connaissant pas nos disciplines, dans le cadre de France Compétences » explique le DTN. « Tous les sports sont bien évidemment confrontés à la même situation, puisque tous les diplômes appartiennent à l’Etat français. Mais il est souvent impossible de faire partager cette différence entre la rédaction des directives nationales et leur mise en application par les fédérations. Nous menons en permanence un travail de co-construction avec le CREPS PACA et le Ministère des sports pour faire évoluer ces diplômes, en repartant même sur de nouveaux textes ; et cette démarche est menée dans tous les sports ». Jean-Michel Poulet met d’ailleurs en lumière « cette solidarité entre les DTN des différentes fédérations qui a parfois pu jouer et influer sur des directives ministérielles susceptibles d’impacter de plein fouet la pratique ».

Les certificats de qualification professionnelle

Sophie Boulongne, Eric Fradet et Patrick Girardin ont en charge les Certificats de Qualification Professionnelle. Le DTN se dit « très fier que 4 de nos CQP (Plieur, Réparateur, Moniteur à plat, Technicien sportif en soufflerie) aient été validés par France Compétences. Il s’agit là d’une belle réussite collégiale de nos cadres ». 

Le CQP Opérateur vidéo, pour sa part, n’a pas été renouvelé par France Compétences vu le peu de retour des enquêtes (appelées cohortes) que demande cet organisme pour évaluer le taux de professionnalisation suite à l’obtention de la qualification. « Ce manque de retour des qualifiés nous pénalise. Surtout lorsque les stagiaires ne répondent pas ou répondent que c’est une activité bénévole. France compétences estime dans ce cas que cette qualification ne répond pas à un besoin professionnel avéré. Nous avons donc dû le transformer en brevet fédéral pour continuer à former ceux qui le souhaitent et essayer d’intégrer ce brevet au Registre spécifique afin qu’il devienne un certificat de compétences professionnel ».

Les CQP ne sont pas portés par la Fédération. Ce ne sont pas des qualifications fédérales car elles sont portées par les branches, les syndicats professionnels représentant des employés et des salariés, etc, sous le contrôle de France Compétences. A l’inverse, la FFP, délégataire de la branche professionnelle dans la mise en œuvre du CQP, court toujours le risque de se faire retirer cette délégation. Il est donc impératif de toujours apporter une note explicative précise lors de toute demande de renouvellement, d’argumenter en répondant à l’ensemble des demandes formulées par l’Etat, l’Europe ou les différentes branches. Par contre, il faut aussi mentionner que les jurés validant les CQP spécifient que la Fédération Française de Parachutisme est toujours exemplaire dans le montage de ses dossiers. 

(c) Fédération Française de Parachutisme

Fidéliser et recruter, la ligne directrice 

Après avoir fait le bilan des freins multifactoriels (temps d’attente, pas assez de bénévoles, tandems, gestions des flux en avion…) et la réelle difficulté de contenter tout le monde, il faut agir. Aujourd’hui, selon Jean-Michel Poulet, « le plus important est de faire (re)venir des licenciés, d’enclencher des actions de fidélisation, d’impulser une dynamique de conversion entre le tandem ou la PAC et la pratique régulière. Nous devons sensibiliser les structures, les inciter à s’engager avec nous en amplifiant leur accueil, en partageant un discours axé autour des valeurs de notre sport, en valorisant l’accompagnement complet qu’ils proposent ». L’idée d’un diagnostic avec ceux qui ont effectué un premier saut n’est d’ailleurs pas exclu.

Les cadres fédéraux sont, aujourd’hui, très actifs sur les stages demandés par les Ligues. Un gros travail national est donc actuellement mené, adossé aux cadres techniques et aux formateurs en région, pour anticiper la transition en vue du non-renouvellement des cadres d’Etat de la FFP. « Nous travaillons également avec les armées, la police et la DGAC sur des missions de service public. La compétence et l’expertise de nos cadres va ainsi bien au-delà de celles d’un simple professeur de sport. Les résultats obtenus par nos équipes de France engendrent un rayonnement international reconnu par tous, tout comme la qualité de la formation de nos Sportifs de Haut Niveau,…. Tous ces points ont permis et permettent encore d’avoir, au sein de notre fédération, non olympique, des cadres financés par l’Etat et portés par un même idéal et un même but : faire rayonner le parachutisme » rappelle le DTN. Il faut donc que toutes les parties prenantes se mobilisent autour d’actions de communication, de bourses, ou autres,… pour enclencher un vrai projet de fidélisation et de conversion qui doit être conduit par la Fédération. « Il faut trouver des partenaires, faire des animations pouvant être financées, trouver de nouvelles modalités ».

Des projets multiples pour la soufflerie

L’offre s’est nettement élargie entre l’avion, l’ascensionnel et la soufflerie. Celle-ci a de nombreux avantages : elle est plus facilement accessible financièrement, attire un nouveau public susceptible d’aller ensuite vers l’avion, est un formidable outil de progression sportive pour des parachutistes qui,  en soufflerie, vont plus facilement maîtriser des éléments qu’en chute et progresser plus rapidement . « Mon objectif est de créer un lien beaucoup plus fort entre la Fédération et les souffleries par le biais d’un agrément, dans le but d’amener plus de pratiquants. Mais cela doit être un véritable vase communicant pour que soient agrégés ces deux mondes dans une relation plus étroite ». Jean Michel Poulet est persuadé que cela pourrait être une piste de renouvellement du public parachutiste et que les millions d’utilisateurs des souffleries, surtout via les vols virtuels et cette sensibilisation, aient ensuite envie d’aller réaliser une PAC. Six souffleries ont déjà pris à leur compte cette démarche et sont positionnées en tant qu’organisme de formation.

Une autre piste serait de créer des liens, en local, entre les structures et une soufflerie, comme cela est déjà le cas à Lille. Toujours dans ce projet, « avec Philippe Schorno, nous aimerions développer des pôles fédéraux sportifs, sur chaque soufflerie ». Le but serait de mettre des moyens financiers en place, pour détecter de jeunes pratiquants, afin d’avoir des équipes, à court terme, représentant Paris, Lyon, Lille… pour avoir, ensuite, un championnat de France « où il y aurait des équipes représentant les souffleries » affirme le DTN. Pour le moment, seul Aérokart a créé une académie et forme des équipes de jeunes depuis plusieurs années. Certains sont maintenant en équipe de France avion, témoignage parfait du vrai transfert réussi de la soufflerie vers l’avion. « D’autres souffleries mènent aussi des actions et nous devons renforcer nos liens avec tous ces partenaires pour mieux mettre en lumière leurs projets dans une collaboration plus étroite ». Toujours dans les souffleries, « il ne faut pas négliger la pratique du handisport qui continue à se développer ». Il est d’ailleurs envisagé de créer des formations pour les moniteurs leur permettant une approche spécifique du handicap.

Autre objectif porté : le développement de la pratique pour les scolaires. « Avec Isabelle Dreyssé, nous aimerions proposer la découverte de la soufflerie aux écoles, pour créer de l’engouement envers cette discipline dès le plus jeune âge et inciter ces jeunes à revenir. Il pourrait être proposé des activités découverte, des activités sportives, des activités éducatives en lien avec leurs cours… ». Pour que cela fonctionne, il faudrait proposer cette opportunité dans toutes les souffleries françaises. Pour le moment, le manque de moyens humains est un frein. Cela nécessite beaucoup de travail, d’engagement, d’implication. « Il faudrait que des souffleries, des structures, sur le territoire national,  prennent les choses en main ». Tous ces projets trouveraient une parfaite complémentarité entre l’utilisation des horaires creux des souffleries et l’activité physique dans les établissements scolaires.

Des ambitions futures

« Nous sommes en relation avec France 2023 pour organiser des sauts de démonstration à J-365 de l’ouverture de la coupe du monde de rugby sur les 9 stades prévus pour l’évènement. Et nous visons aussi Paris 2024 » s’exclame le DTN. En effet des demandes ont été envoyées et des compilations des sauts possibles ont été créées. « Nous attendons désormais un rendez-vous avec le CNOSF et le COJO afin de définir si la FFP peut être intégrée sur plusieurs cérémonies. A cela s’ajoute l’envie d’être Label terre de jeux, en tant que fédération, même si cela est plus réservé à une région » affirme Jean-Michel Poulet.

RETOUR SUR LE HANDIFLYRACE

(c) Fédération Française de Parachutisme

Les 19 et 20 mai 2022, la soufflerie iFly d’Aix-Marseille (13) a été le théâtre de deux journées exceptionnelles qui ont marqué l’histoire du handisport avec une épreuve innovante et ambitieuse.

initié par la Fédération Française de Parachutisme, l’événement a mobilisé 24 nations, représentées par plus de 120 participants. Ils étaient 57 compétiteurs (15 femmes et 42 hommes) à s’affronter sur le HandiflyRACE, la première compétition mondiale de vol en soufflerie réservée aux personnes en situation de handicap.

Lancé en 2020, le projet a bénéficié dans sa globalité d’un co-financement assuré par l’Union Européenne dans le cadre d’un programme Erasmus+ Sport, et par l’Agence National du Sport.

Le HandiflyRACE clôture un cycle de trois années de développement mené par la Fédération et dix ans d’expérimentation et d’évolution des pratiques. En novembre 2021, une journée de tests sur le format compétition s’est tenue à zerOGravity, Poitiers (86). Elle a permis d’éprouver avec succès les modalités du concours, le kit laser de jugement, et les procédures de classification. Le but était aussi de faire évoluer les formats pratiqués dans les compétitions régionales, nationales et internationales. Au-delà de l’aspect sportif, l’expérience a confirmé le potentiel ludique, pédagogique et sensationnel d’un tel événement, un aspect primordial pour séduire également spectateurs, et médias.

Les compétiteurs étaient répartis en trois catégories :
· Non-sélectionnés : les participants n’arrivent pas à réaliser l’un des deux parcours
· Novices : les participants restent sur un niveau plus bas dans la chambre de vol, au plus près du filet. Ils doivent toucher les balises dans l’ordre suivant : A, D, rotation à 360°, D, A
· Experts : les participants sont en capacité de monter et descendre dans la chambre de vol avec le flux d’air. Ils doivent toucher les balises dans l’ordre suivant : A, B, rotation à 360°, B, C, rotation à 360°, C, D, A

Au-delà de l’engouement, une importante adhésion internationale s’est dessinée pour cette discipline. Tous les compétiteurs ont milité, par leur performance, à l’extension de la pratique auprès d’une large audience. Chacun espère s’approprier et diffuser, de la même manière, la discipline sur son territoire. Jean-Michel Poulet aborde cette notion d’expertise déployée par la France : « Nous avons bâti cette compétition, sa classification, son règlement, en partant de zéro. La Fédération Française de Parachutisme a toujours été dans cette démarche d’innovation. En amont, nous avons constitué un groupe de travail avec les autres pays ». Poursuivre le travail effectué et structurer la compétition dans l’optique d’intégrer le championnat officiel européen et mondial FAI seront désormais les prochaines ambitions de la FFP.

Le vol en soufflerie est un merveilleux outil d’inclusion sociale. La FFP souhaite désormais proposer une harmonisation des pratiques à l’échelle internationale. Le HandiflyRACE est finalement une transition vers une seconde phase de rayonnement : “Nous en sommes aux prémices, mais nous préparons la suite. Nous réfléchissons, notamment, à compléter la formation des moniteurs de soufflerie, avec une partie théorique pour acculturer davantage aux handicaps ».

(c) Fédération Française de Parachustisme

A l’issue des épreuves, très serrées, avec beaucoup de tension, le premier TOP 15 mondial de la discipline a été déterminé. « Dans le circuit Novice, nous espérions une recherche de maîtrise de soi sans arriver nécessairement à la recherche de performance. Pour les Experts, flirter avec ses limites, conjuguer gestion de la compétition, gestion de ses capacités physiques et gestion de son stress était un enjeu attendu. En dehors de la notion de handicap, c’est cette capacité à résister qui a fait la différence dans les derniers vols », concluait Jean-Michel POULET, Directeur Technique National.

Yves-Marie Guillaud, Président de la Fédération a abordé ce bonheur collectif avec une vraie émotion : « Ces journées de compétition ont démontré, s’il en était besoin, que l’esprit sportif et l’amitié par le sport animent les personnes dont seule la mobilité est réduite ». La satisfaction était totale, pour les participants qui ont porté haut leurs drapeaux respectifs, mais, aussi, pour l’organisation : une immense fierté collégiale a trouvé dans ces journées un écho mérité.

CATEGORIE EXPERTS
Médaille d’or : Marco Pisani – Italie
Médaille d’argent : Cyrille Chahboune – France
Médaille de bronze : Emmanuele Valenza – Italie
4ème place : Veronica Raineri – Italie

CATEGORIE NOVICES
Médaille d’or : Véronique Prouteau – France
Médaille d’argent : Lonnie Bissonnette – Canada
Médaille de bronze : Marija Nikoleta Divanovi – Croatie
4ème place : Roberta Simonis – Lituanie

AUTRES CATEGORIES
MEILLEUR COMPETITEUR « junior » : Alrik Fievet – Belgique
MEILLEUR COMPETITEUR « senior » : Manuel Sousa – Portugal
MEILLEURE COMPETITRICE : Veronica Raineri – Italie

A propos du #Windtunnel Handifly
Initié par la Fédération Française de Parachutisme en 2020, le Wind Tunnel Handifly est soutenu par l’Union Européenne dans le cadre d’un programme Erasmus+
• 9000 vols de découverte vont être réalisés, plus de 6000 l’ont déjà été
• 20 souffleries européennes impliquées
• Plus de 1000 personnes en situation de handicap ont bénéficié du programme
• 30 pays engagés dans ce projet mondial

INTERVENTION DE YVES-MARIE GUILLAUD – SOIREE DE GALA DU HANDIFLYRACE, AIX-EN-PROVENCE

Représenter la Fédération Française de Parachutisme à la Handifly Race est sans aucun doute un honneur, mais c’est aussi, et peut-être surtout, un bonheur. Car, à bien y réfléchir, les « Propos sur le bonheur » du philosophe Pierre Teilhard de Chardin pourraient trouver à s’appliquer à un bonheur collectif, et non pas seulement à un bonheur individuel. Du moins est-ce le sentiment qui prédomine après ces journées de compétition, qui ont démontré, s’il en était encore besoin, que l’esprit sportif et l’amitié par le sport animent les personnes dont seule la mobilité est réduite. Centration (s’occuper de soi), décentration (s’occuper des autres), surcentration (s’occuper de plus grand que soi) : telles seraient les trois étapes du bonheur selon Pierre Teilhard de Chardin. Voyons ce qu’il en est des actions de la FFP.

Centration : La FFP s’occupe du parachutisme depuis 1949, des vols sous voiles plus récemment avec l’arrivée des ailes, et depuis quelques années des activités de soufflerie. Gestion, réglementation, assurances, dans un cadre initialement très masculin. S’occuper de soi…

Décentration : La FFP s’est ouverte ensuite vers des publics que le parachutisme ne semblait guère concerner. D’abord les femmes qui constituent aujourd’hui environ un tiers des titulaires d’une licence. Puis les personnes en situation de handicap, avec les 1ers championnats de France Handisport en saut d’avion en 2017, et beaucoup d’émotions positives lors des podiums. Voici maintenant les compétitions de personnes handicapées en soufflerie. S’occuper des autres…

Surcentration : La FFP s’est engagée en 2019 dans un projet immense, fou, génial, avec le soutien de la Communauté Européenne et le financement Erasmus+ : créer de toutes pièces, règlement compris, une compétition de niveau mondial en soufflerie pour les personnes handicapées. Mieux encore : organiser et animer l’accès en soufflerie à de nouvelles personnes handicapées dans de nombreux pays, et leur accession à cette compétition. Projet magnifiquement mis en œuvre par la Direction Technique Nationale de la FFP, et au quotidien par Jérôme David avec la précision d’un horloger suisse. S’occuper de plus grand que soi…

Alors oui, le sentiment qui prédomine à l’issue de la compétition est le bonheur, même s’il constitue une parenthèse dans un monde violent. Et c’est justement la violence du monde, qui nécessite que des personnes se consacrent aux actions tournées vers autrui, aux actions qui surpassent la violence, aux actions dont la finalité est le bonheur. Que toutes les personnes ayant participé à la HandiFly Race, quel que soit leur rôle, et aussi modeste soit-il, soient remerciées. Elles participent à la beauté du monde, et donnent foi en l’humanité

(c) Fédération Française de Parachutisme

CALENDRIER FEDERAL 2022
Championnats de France
5 au 7 août 2022 – Championnats de France WingSuit –Nancy (54)
13 au 15 août 2022
– Championnats de France PA Ascensionnel –Laval (53)
26 au 28 août 2022
– Championnats de France – Disciplines Artistiques / Vol Relatif – Dijon (21)
8 au 11 septembre 2022 – Championnats de France HandiFly – Orléans (45)
9 au 11 septembre 2022 – Championnat de France – Pilotage Sous Voile /  Voile Contact – Orléans (45)
16 au 18 septembre 2022
– Championnats de France PA ind. / Voltige Bouloc (82)
7 au 9 octobre 2022 – Championnats de France PA par Equipe – Cahors (46)

Championnats du monde
18 au 21 juillet 2022 – Championnats du Monde PA / V, – Strakonice (République Tchèque)
11 au 16 octobre 2022 – Championnats du Monde Pilotage Sous Voile /  Voile Contact / WingSuit – Eloy (Alabama)
20 au 26 octobre 2022 – Championnats du Monde Disciplines Artistiques / Vol Relatif – Eloy (Alabama)

ZOOM SUR
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