Article paru dans la Nouvelle République de l’Indre (28/11/2012)
| A partir de demain, l’Indrien Frédéric Truffaut participera aux championnats du monde, à Dubaï, avec l’équipe de France. Un rêve devenu réalité. |
Dire que Frédéric Truffaut a la tête en l’air serait un mauvais jeu de mot. Encore plus si l’on disait que tel Icare, il allait toucher le soleil. Pourtant, ce jeune Indrien de 31 ans est bien arrivé au sommet de sa discipline, le parachutisme. A partir de demain, et jusqu’au 8 décembre, il va participer, avec soixante-quatre autres Français, aux championnats du monde de parachutisme, à Dubaï, dans la catégorie voile contact rotation en équipe de quatre.
Mais l’histoire ne commence pas là. Inutile de dire que notre homme est tombé dedans quand il était petit. Avec son père, il prend une licence au Para Club de l’Indre, basé au Blanc. Jusque-là, rien ne laissait présager une carrière chez les Bleus. « Il y a encore quelques années, j’avais encore un petit niveau français, avoue-t-il. J’avais été en équipe de France espoirs de 23 à mes 26 ans, mais mon ancien travail ne me laissait guère le temps de progresser. »
Frédéric sort alors des tablettes « bleu, blanc, rouge » tant convoitées. « Malgré cela, je n’ai pas arrêté la compétition, précise-t-il. Et puis, il y a deux ans, Emmanuel Bouchard (membre de l’équipe de France et licencié au Para Club de l’Indre) m’a proposé de postuler. Là, on ne réfléchit pas, même si ce n’est pas une décision que j’ai prise seul. Cela reste une occasion qui ne se présente qu’une fois dans une vie. Du reste, c’est un choix de vie. Depuis 2010, j’ai eu quarante-six semaines complètes d’entraînements ; le tout pris en congé sans solde. J’ai vraiment de la chance d’être soutenu par mes employeurs et surtout par ma compagne, Caroline. »
“ On peut battre les Russes ”
Seule ombre au tableau, il fallait former deux nouveaux membres à deux ans des mondiaux. L’équipe était pratiquement à reconstruire. « Normalement, pour une épreuve de ce calibre, il faudrait quatre ans. Nous l’avons fait en deux, progressivement, de façon linéaire », explique Frédéric. Il faut dire que l’encadrement était bétonné avec Vincent Coliac, cinq fois champion du monde. A moins d’un mois des championnats du monde du Dubaï, l’équipe terminait les derniers entraînements. « C’est un rêve qui se réalise, même si j’ai l’impression de ne pas être à la hauteur, disait-il alors. Je balise. Mais je sais que l’on est capable de battre les Russes, champions du monde de voile contact depuis 1996 ! C’est dans la tronche que ça va se passer et il va falloir être à fond. »
Pour information, l’année dernière, le prince de Dubaï a organisé la Coupe du Golfe réunissant les meilleures équipes du monde : Russie, France, USA, Italie, Biélorussie. Frédéric Truffaut, Emmanuel Bouchard, Vincent Coliac et Benoît Rotty avaient terminé seconds derrières… les Russes.
La phrase ” Le malheur des uns fait le bonheur des autres. “
En effet, en 2010, au sortir des derniers championnats du monde, en Russie, une place était à prendre en équipe de France. Petit hic, il y avait deux postulants pour une place. C’est ainsi que Frédéric Truffaut et Benoît Rotty partirent pour… les États-Unis. « Mais, chose inattendue, l’un des membres de l’équipe a eu un grave accident sur une réception. D’une, on est passé à deux places, et comme nous étions deux… Le malheur des uns fait le bonheur des autres », rappelle Frédéric.
Cor. NR : Alexandre Godin
