23 juin 2014 - WhoIsWho

Indiscrétion : Christine Blondeau

Présidente de l’ECOLE DE PARACHUTISME DE BESANCON FRANCHE COMTÉ

Dans la discrétion et avec humilité, Christine Blondeau vit son parachutisme au travers de son engagement pour le centre de Besançon. Mais pas seulement. Curieuse des zones aux consonances étranges “Z hills”, Ampuria, Marana, elle a forgé son parachutisme au travers des sauts fait ailleurs en France et à l’étranger ; ce qui lui permet aujourd’hui d’avoir un œil critique et avisé sur le parachutisme Français …….et d’ailleurs !Blondeau

CV EXPRESS

  • Age : 61 ans
  • Profession : retraitée
  • 26 ans dans le parachutisme
  • 1900 sauts
  • 1er saut à Montbéliard en 86
  • Débute en 88 à Pujaut avec Marc Lehelley
  • Centre de cœur : BESANCON !!!!!
  • Dirigeante depuis 1996
  • Présidente depuis 2001
  • Médaille d’or de la Jeunesse et des Sports
  • Médaille de l’Aéronautique
  • Membre du Comité Directeur de la FFP depuis Mars 2013

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il n’est pas possible de parler de Besac, sans faire référence à Romain Imbach, Président omniprésent dans les cabinets des autorités locales et qui a en partie forgé l’identité, avec une équipe de femmes et d’hommes, de ce que le centre de Besançon, modèle du genre est devenu. Parti trop tôt, formule consacrée, il fallait en avoir…de la volonté pour reprendre, bonifier une telle machine associative. Sous une apparence calme et un peu naïve, se cache un manager qui sans tambours ni trompettes anime avec justesse, une équipe de passionnés. Des locaux adaptés et récents, un Pilatus doté d’une A34 entièrement financée, une structure associée sur le parcours du haut niveau, et un bénévole derrière chaque porte , Indiscrétion cherche aujourd’hui a connaître la recette Bisontine !

FFP : Christine, 20 années au service du parachutisme. En 2014 toujours dirigeante du Centre de Besançon. Quel regard portes-tu sur ton parcours ?

EP de Besançon Franche Comté

  • Pilatus A 34
  • 6 pilotes bénévoles
  • 8 moniteurs bénévoles
  • 8 initiateurs VC
  • 7 initiateurs VR
  • 50 parachutes
  • 8000 sauts
  • 100 élèves OA/an

Christine : On peut toujours mieux faire, mais il faut être réaliste, s’investir prend du temps et jusqu’à fin 2013 il me fallait naviguer entre le travail et l’école de parachutisme, ainsi que la famille. En revanche, je suis satisfaite et fière d’avoir pu continuer à faire fonctionner cette école dans un esprit familial où règne la convivialité. Tout autant que la prise en compte de la sécurité, facteur essentiel dans l’apprentissage du parachutisme qui est largement enseignée par notre staff technique ; ce qui fait de nous une école réputée pour pouvoir effectuer un saut de découverte : saut en OA.

FFP : En tant d’années, notre sport a évolué, quels sont les moments ou bien, les faits marquants qui ont particulièrement attirés ton attention ?

Christine : Je n’ai pas commencé le parachutisme très jeune, donc je n’ai pas connu le parachute Rond (un saut).
Par contre, en pratiquant sur différents centres comme je l’ai fait, j’ai eu l’impression que parfois on faisait tout et n’importe quoi…les règles de sécurité bien souvent n’étaient pas appliquées.
Puis sont arrivés la PAC et le Tandem : j’ai eu de la chance de faire une PAC très correcte, (bien encadrée, bien conseillée et pas très onéreuse). Ce n’est malheureusement pas le cas de tous les élèves : ils sont « abandonnés » entre les sauts durant la formation… Quant au tandem qui est une bonne formule pour goûter à la chute libre, je ne pense pas qu’il ait amené beaucoup de monde à la pratique du parachutisme : pour cela, il faudrait partager du temps avec le passager après chaque saut, mais bien entendu, le moniteur tandem n’est pas toujours là pour essayer d’attirer l’élève. Je constate aussi qu’en règle générale, les passagers Tandem ne sont pas disposés à nous écouter : ils donnent l’impression que l’on veut leur vendre quelque chose et non pas que nous souhaitons leur transmettre le plaisir de découverte par la pratique en solo.

Il y a en outre, ces charges réglementaires et administratives auxquelles, nous dirigeants, faisons face, et qui rendent la gestion d’un centre compliquée.
En règle générale nous avons récupéré une partie du travail qui était géré au siège de la FFP.
L’exemple type est celui même de la directive 39, portant sur le changement de casques écoles, transmise de façon cavalière avec une demande d’application immédiate alors que l’autorisation de transformation casque/jugulaire n’était pas encore acceptée !
La mise en place de nouveaux brevets n’est pas non plus de nature à simplifier la tâche des écoles.
Il faut également parler de l’arrêté de 2011, création des DEJEPS et des BPJEPS : à croire que l’on veut faire disparaître les petits centres et privilégier les structures commerciales ou du moins les « grosses structures ».
Je pense également que « l’appât du gain » est néfaste au développement du parachutisme.

FFP : Tu vois arriver le phénomène soufflerie. Ton sentiment ?

Christine : La soufflerie ne remplace pas le saut d’aéronef !
C’est l’idéal pour les jeunes qui n’ont pas encore l’âge de pouvoir adhérer. Les pratiquants sont souvent des enfants de parachutistes. Pour ceux qui pratiquent le parachutisme loisir, la soufflerie n’est pas le reflet d’un saut d’avion et le coût n’est pas accessible à toutes les bourses. Je pense que c’est un bon moyen durant la saison hivernale de s’entraîner en VR mais cette pratique en veine ne remplace pas les entrainements classiques. Je ne pense pas que les pratiquants en soufflerie migreront en masse, un jour vers le parachutisme.

Blondeau saut

FFP : En 2014…le bénévolat façon Besançon semble t’il vivrait ses derniers instants ailleurs. Selon toi, info ou intox.

Christine : Je ne pense pas avancer de mauvais propos en disant que le bénévolat n’est plus d’actualité et qu’il est bien difficile de le faire admettre.
Nous avons encore à Besançon une équipe bien soudée qui œuvre dans cet esprit et je dirais même que je suis un exemple de cette façon de faire, de donner et de ne rien demander en retour.
La satisfaction personnelle est grande lorsque tu sais faire plaisir bien que ce ne soit pas toujours facile de s’investir pleinement.
Mais tu ne peux pas faire cavalier seul. La nouvelle génération de pratiquants ne veut plus s’investir sans retour, le service rendu bien que reconnu moralement doit l’être également pécuniairement.

Il faudrait apprendre à partager, à rester humble, mais ce n’est plus dans l’air du temps !

FFP : Christine, BESAC comme on dit dans le milieu, c’est le voile contact, mais y a t’il une vie à côté du VC ?

Christine : Effectivement Besac est en France, « La Mecque » du Voile Contact. Depuis 1994 l’Ecole a fait de gros efforts de soutien dans cette discipline pour que les compétiteurs bisontins arrivent au plus haut niveau.

Mon premier saut ? un bon saut avec un rond : mais le « roulé boulé » ne m’a pas plu… J’ai donc opté pour la PAC

Le VC n’est pas la vocation de l’école qui privilégie l’enseignement du parachutisme : Méthode traditionnelle (saut en ouverture automatique), qui permet le renouvellement de ses membres. Depuis des années notre petite structure, réputée pour le bénévolat pur et dur, accueille environ 100 élèves pour un premier saut en OA et 40 % font un deuxième saut. Notre activité ne se réduit pas non plus à cette catégorie de sauts ; nous faisons quelques sauts en tandem et organisons certains week-ends d’animation VR ou FF.

FFP : Si tu devais passer un message à la génération qui arrive ?

Christine : A tous les nouveaux pratiquants : le parachutisme peut être pratiqué par un grand nombre de personnes dans un cadre amical, associatif, compétitif et professionnel et qui de surcroit se doit de défendre les valeurs du sport qu’il représente : fraternité, loyauté, respect des autres, engagement personnel…
Vous avez le choix entre la méthode traditionnelle, la PAC, ou le saut en tandem, soit pour pratiquer ou seulement découvrir ce sport qui demande aussi une recherche de l’effort mais également une maîtrise de soi.
N’hésitez pas à essayer, faites le grand saut et vous serez enchantés !!! Bon Vol.

PilEPBFC

Propos recueillis par Patrice Girardin

à lire également
20 avril 2024

Coupe du Monde et des Championnats d’Europe en soufflerie 2024 – journée du 20 avril

Suivez la compétition en live ici : Retour en images sur les podiums de la Coupe du Monde et des Championnats d’Europe en soufflerie, organisés par la FAI – World Air Sports Federation à GoAirborne Macau ! Classement des Championnats d’Europe :• Vol Relatif à 4Médaille d’Or : Damien Gouriou, Mathieu Quizy, Alban Rumolo et […]

19 avril 2024

Entrainement de Précision d’Atterrissage & Voltige

À l’approche des Championnats du Monde 2024 à Prostejov (République Tchèque) en septembre, le collectif France finalise l’entraînement à Bouloc.Cet entraînement sera suivi du stage national d’Accession Précision d’Atterrissage & Voltige et pilotage de base (incitation, détection, loisir et conversion parachutisme pour les jeunes issus de l’ascensionnel). Collectif féminin : Laura Jaguelin, Pascale Dumarcet, Loïs […]

19 avril 2024

Coupe du Monde et des Championnats d’Europe en soufflerie 2024 – journée du 19 avril

Suivez la compétition en live ici : Clap de fin sur la deuxième journée de compétition Du côté du VR4Après 8 manches, l’équipe de Vol Relatif Open, composée de Damien Gouriou, Mathieu Quizy, Alban Rumolo et Paméla Lissajoux sont toujours en première position au classement provisoire des Championnats d’Europe.Concernant le classement Coupe du monde, les […]