Article paru sur Le Parisien (30/11/2012)
Dans la vie, Laurent-Stéphane Montfort vend et répare des machines à coudre. Et lorsqu’il n’est pas dans l’un de ses deux magasins à Paris, on le trouve dans les airs.
Cet habitant de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), âgé de 40 ans, est membre de l’équipe de France de parachutisme qui participe, depuis hier à Dubaï, aux Mondiaux.
« Il y a peu, jamais je n’aurais imaginé ça, se pince l’intéressé. Je suis fier de représenter la France. »
1 800 sauts à son actif
En 1999, il s’installe en Argentine « par amour » et achève une carrière de talonneur au rugby — qui l’a vu passer par Suresnes (2e D) — à Hindu où jouait Gonzalo Quesada, l’actuel entraîneur du Racing-Métro. Ce globe-trotteur débarque un an plus tard à Barcelone (Espagne) où le parachutisme se rappelle à ses souvenirs d’un saut en tandem effectué à 18 ans. « J’ai ensuite rencontré des gens et découvert une ambiance. » Passionné d’images, il propose alors ses services à Alain Domy, multirecordman du monde, en filmant ses sauts. « Cette expérience m’a permis de répondre à une annonce de l’équipe de France qui recherchait un preneur d’images. J’avais peu de sauts, mais beaucoup d’envie. »
Cette semaine, le « vidéoman » de la formation de vol relatif vertical 4 visera le titre mondial dans une discipline où son rôle est aussi déterminant que celui de ses quatre partenaires. Avec ses deux caméras fixées à son casque (environ 3 kg), l’Audonien aux 1800 sauts ne doit rater aucune des figures réalisées en deux minutes de vol.
« Les juges attribuent les notes après avoir visionné mes images, explique Laurent-Stéphane Montfort. On prépare ces Mondiaux depuis cinq ans et tout va se jouer en huit sauts. » Pas question, pourtant, de cogiter et de songer au risque. « L’appréhension est toujours là, reconnaît celui qui a connu deux blessures à l’atterrissage. Mon petit garçon va avoir 5 mois le 4 décembre, je me dis qu’il ne faut pas faire de bêtises. »