Une manifestation de parachutistes autour des wingsuits a lieu à l’aérodrome de Floudès depuis hier et jusqu’à dimanche soir. Un bon moyen de découvrir ce sport.
Du 24 au 27 juillet, un boogie, rassemblement de parachutistes avec démonstrations et initiations, est organisé à l’aérodrome de la Réole à Floudès. Des pratiquants de toute la France sont attendus. Au programme, des sauts à plusieurs en free fly, où les parachutistes réalisent des figures verticales, mais l’accent sera mis cette année sur les wingsuits. Une compétition amicale de wingsuit artistique aura lieu, où les participants devront réaliser des figures imposées dans un temps imparti, ainsi que des vols en grande formation. Tous les grands constructeurs mondiaux ont envoyé une combinaison, dans ce qui s’apparente à un véritable salon de wingsuit.
Homme-écureuil volant
Ces curieuses combinaisons, qui font ressembler celui qui les porte à un écureuil volant, permet de doubler la durée du vol en chute libre. La wingsuit est utilisée en parachutisme mais aussi en base jump, sport qui consiste à sauter depuis une falaise ou un bâtiment surélevé. Mais ce dernier sport n’est pas du tout encadré, contrairement au parachutisme, ce qui le rend beaucoup plus dangereux. En France, le parachutisme est placé sous l’égide de pas moins de trois ministères : les Transports, car le tandem est un moyen de transport qui ne nécessite pas de compétence particulière de la part du transporté, la Défense, et la Jeunesse et les sports qui chapeaute la fédération nationale. Les pratiquants sont à l’image de cette triade de têtes : militaires en activité ou retraités, moniteurs indépendants ou simples amateurs.
Un sport extrême sûr
La fédération édicte ses propres règles qui sont différentes des internationales, ce qui ne va pas sans poser des obstacles pour la reconnaissance des brevets des moniteurs. Ce sport compte environ 50 000 licenciés, et sur 600 000 sauts par an, on ne compte que trois accidents mortels. Chaque parachutiste a, en plus de sa voile principale, une voile de secours et un système électronique de déclenchement automatique de sa voile de secours en cas d’inactivité. La France est une grande terre de parachutisme, et elle rafle régulièrement l’or aux championnats mondiaux, comme à Dubaï en 2012 et à Banjaluka en 2013. L’activité se déploie plus particulièrement dans le Sud-Ouest, avec les nombreux aérodromes et clubs qui le parsèment.
L’âme derrière le boogie
Fabien Foucaud est moniteur de parachutisme depuis 2012. Le virus, il l’a attrapé en 2005. Cette année-là, alors qu’il pratique le kite-surf, il va voir un ami sauter en parachute et s’y essaye. Depuis, il n’est jamais vraiment redescendu sur terre. C’est lui qui est à l’origine du rassemblement qui a lieu cet été. Il aimerait développer une pratique du wingsuit compétitive. Sur l’aérodrome de la Réole, la saison du parachutisme s’étend d’avril à novembre. « Il fait trop froid sinon » avertit Fabien Foucaud. Les parachutistes aux combinaisons colorés grimpent dans l’avion qui les emporte très rapidement à une altitude de 4 000 mètres. Là-haut, c’est le grand saut. Un jeune parachutiste, qui vient tout juste de faire son premier saut, déborde d’enthousiasme : « on n’a pas le temps d’avoir peur, et puis le sol est vraiment trop loin ! ». « Mais c’est vraiment trop court ! » regrette-t-il. Juste à côté, un père glisse à son fils : « si tu travailles bien à l’école, je te paye un saut ! ». Et la mère ajoute, sur un ton mi-amusé, mi-moqueur : « tu vas lui payer beaucoup de choses, s’il travaille bien à l’école ! ».
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