Communiqué de Presse de la conférence oreintée sur le “Dépassement de soi” avec SKIN:
Le dépassement de soi
Chacun peut vivre« le dépassement de soi » de manière très différente ; c’est le constat de la conférence qui a clôturé la première journée du rassemblement. Les intervenants qui se sont succédés ont mis en exergue ce thème tant sur le plan sportif qu’humain, face à la maladie.
Jérôme David, adjoint au Directeur Technique National de la Fédération Française de Parachutisme, a rappelé que la FFP a, de tout temps, favorisé l’accès du parachutisme aux femmes. La plupart des disciplines sont d’ailleurs mixtes en compétition. Que ce soit en discipline individuelle -comme la précision d’atterrissage- ou collective -comme le Vol Relatif à 4-, les femmes, et en particulier les françaises, rivalisent avec les hommes. Ce dixième Rassemblement National Féminin, dont Marie-Claude Feydeau, actuelle Présidente de la FFP, fut l’instigatrice, participe au développement du parachutisme féminin en faisant se rencontrer des débutantes et des parachutistes confirmées, voire des championnes ou anciennes championnes. Si le dépassement de soi est bien présent lors du premier saut, permettant de vaincre sa peur en se lançant dans le vide, il va accompagner la compétitrice tout au long de sa carrière sportive en l’obligeant à se surpasser à chaque compétition.
Cécile Reboul-Cleach, Présidente-fondatrice de Skin, a fait partager sa vision du dépassement de soi. Elle a expliqué la symbolique de Skin. La peau est l’organe qui se régénère le plus vite mais qui conserve la trace de toutes les cicatrices. Si l’annonce de la maladie est un vrai choc émotionnel, la fin des soins est une véritable perte de repères. Brutalement, on se retrouve seule. On doit rompre cet isolement pour faire le pari de la reconstruction. L’idée de Skin est de créer un binôme créatif entre une femme qui a eu un cancer du sein et un artiste, de tout domaine. De ce binôme va naitre une œuvre d’art. L’un et l’autre ont une liberté totale de création et d’organisation. La femme peut être uniquement la muse, le modèle ou peut participer à la création de l’œuvre. Ces œuvres sont ensuite présentées dans des lieux prestigieux pour être vendues au profit des créatrices, mais aussi photographiées. Ces photos sont exposées par la suite dans des hôpitaux, des centres de prévention du cancer du sein, dans le cadre de partenariats dont Éric Pacheco, trésorier de Skin, est à l’origine. Cécile trouve dans le parachutisme des parallèles symboliques. La vie, c’est l’air qu’on respire, l’air qui porte le parachutisme. C’est le souffle, qui nous permet de respirer ; c’est le souffle de l’air à la porte de l’avion. La vie, c’est le mouvement ; le parachutisme c’est une suite de mouvements, et en trois dimensions, sans contrainte pendant un court moment. La Fédération crée un lien fort entre les différentes personnes de toutes origines, mais toutes passionnées de parachutisme. C’est un lien similaire à celui que Skin souhaite créer entre les femmes, les artistes et les personnes qui s’intéressent aux femmes atteintes d’un cancer du sein.
Ana Girardot est marraine de Skin, une association de femmes touchées par le cancer du sein, pour les femmes. Ce partage est très important dans la vie et ce lien encore plus important dans la maladie. Pour ne pas être seule dans ces moments difficiles. Ana avait été très touchée, ainsi que ses jeunes amies, par une campagne de prévention des cancers féminins et avait pris conscience que cette terrible maladie peut toucher chacune à tout moment, d’où l’importance de la prévention.
Du haut de ses 25 ans, Ana veut se faire la porte-parole de Skin auprès des femmes, bien sûr pour les sensibiliser à la prévention, mais aussi pour leur dire que face à cette maladie, elles ne seront plus jamais seules et pourront compter sur Skin.
« C’est dans le train qui m’amenait jusqu’à Vichy que l’on m’a proposé de sauter en parachute. J’ai eu un moment d’hésitation » explique Ana « Puis je me suis dit qu’il fallait que je sorte de ma zone de confort. Que je devais, en tant que marraine de Skin, être à la hauteur des femmes de Skin qui allaient sauter et les accompagner jusqu’au bout dans ce dépassement de soi ».
Joëlle Perrin est parachutiste et membre du mouvement POP’S, mouvement né aux USA, qui réunit des parachutistes de plus de 40 ans et leur permet de poursuivre la compétition. Elle a porté, avec 10 amies, le record POP’S, en Vol Relatif à 11 à 2 points ce samedi après-midi fort ensoleillé.
Avec des amies, elles ont créé une équipe de VR4 pour continuer la compétition. Des liens très forts se sont créés entre elles. Quand Marjolaine leur a dit qu’à son âge elle ne pouvait plus faire la sortie accrochée, elles ont décidé que ce n’était pas grave, mais qu’elles continueraient, ensemble, même si elles perdaient des points d’emblée en compétition. Marjolaine leur a dit qu’elle allait devenir caméra-women, pour poursuivre avec elles. Malgré la perte d’une autre équipière, la vie doit continuer et elles ont accueilli deux « petites nouvelles ». « Avec la vie qui avance il faut parfois revoir les objectifs à la baisse, mais il faut toujours en avoir. Et pour les atteindre il faut parfois se dépasser. C’est dans cet esprit qu’a été réalisé le record de cet après-midi et que sera tenté, dimanche, un record à 3 points ». Après 37 ans de parachutisme Joëlle conserve tout son enthousiasme. Au sein de cette grande famille du parachutisme, elle dit qu’on ne peut que chercher le dépassement de soi au profit des autres.
Patricia Ferré est une adhérente de Skin qui a appris la possibilité que lui offrait la FFP de faire un saut en parachute, à 4000 mètres d’altitude, le lendemain de l’enlèvement de son cathéter, alors qu’elle venait de terminer le parcours créatif avec son binôme artiste. Pour elle pas de hasard, fin des soins, expo photos, proposition de saut,… Elle devait sauter. Elle allait profiter de ce grand saut dans le vide pour boucler la boucle, pour aller sur ce chemin difficile de la rencontre avec soi-même. Mais pour atterrir encore faut-il sauter. sous forme photographique, dans des services d’oncologie du sein et communique ainsi auprès des femmes hospitalisées sur les bienfaits du projet. A leur tour, elles peuvent participer. SKIN accompagne les femmes dans leur processus de reconstruction.
Elle a eu peur, mais a affronté cette peur pour se lancer dans le vide, « pour y refaire ses premiers pas ». Elle a reçu toute la symbolique de l’atterrissage et en est sortie grandie. Elle remercie Skin et la FFP de lui avoir permis de le faire. « Si les médecins s’occupent de la technique et des produits », explique Patricia, « il est nécessaires que d’autres s’occupent de l’après. La reconstruction artistique peut être un chemin de reconstruction de douceur après un chemin de soins plutôt douloureux ».
Karine Joly est compétitrice, championne de France en titre de free-fly, a été l’animatrice de ce rassemblement parachutiste féminin.
Elle explique que sauter d’un avion en vol n’a vraiment rien de naturel, qu’il faut vaincre ses peurs, atteindre effectivement le dépassement de soi. Ce dépassement il faudra le poursuivre pour faire de la compétition. Se fixer des objectifs est une nécessité pour garder ce mouvement qui fait aller de l’avant, devenir plus fort. Le dépassement de soi oblige à ne pas rester endormi sur ses acquis. « Pour faire du parachutisme, il faut être une femme forte, mais il existe des femmes fortes qui ne sont pas parachutistes. Vous, les femmes de Skin, en êtes la preuve », conclue Karine.